Le 28 octobre 2020
- Scénariste : Shin Yamamoto>
- Dessinateur : Shin Yamamoto
- Genre : Seinen
- Editeur : Mana Books
- Famille : Manga
- Date de sortie : 12 mars 2020
Shin Yamamoto explore l’univers du Jeu Sekiro sorti en 2019. Il nous fait découvrir le passé de Hanbei, un des personnages croisés par le joueur au cours de ces pérégrinations vidéoludiques. Ce manga, réalisé sous la supervision du studio FromSoftware, propose une déclinaison intéressante et presque indépendante du jeu qui l’inspire.
Résumé : Sekiro, Hanbei l’immortel nous transporte dans le Japon médiéval. Là, lors d’une de ces batailles incessantes pour la conquête du pouvoir, Isshin Ashina bat le général Tamura. Ashina tue ensuite l’un des samouraïs adverses qui réclamait vengeance. Une bataille est gagnée, mais les guerres de pouvoir n’en sont pas finies pour autant. Les années passent, jusqu’au jour où un vagabond, plus mort que vif, armé d’un sabre, arrive aux portes d’un petit village de la province d’Ashina.
Hanbei est un samouraï sans maître, un ronin. Il erre de par le vaste Japon, souffrant d’une capacité surnaturelle, il ne peut pas mourir. Cette histoire offre une vision certes classique de la vie éternelle, où l’immortalité est plutôt perçue comme une malédiction que comme un bienfait. Ainsi Hanbei devient une sorte de anti-héros, qui aimerait bien en finir ou trouver une bonne raison de continuer à vivre indéfiniment.
Mais les événements du récit, au départ disparates et composant des histoires séparées, vont peu à peu s’agencer pour former une mosaïque liée à la nature même de Hanbei. Et nous apprendrons ainsi d’où lui vient cette immortalité.
Le récit intrigant nous garde dans la lecture, même si l’on n’a jamais joué à Sekiro. Mais lorsque la fin arrive, on est soudain perdus. Qui est ce mystérieux personnage qui surgit et qu’on ne reconnaît pas, que nous raconte cet épilogue muet fait d’images d’actions s’enchaînant ? Il nous semble que la clé doit être dans le jeu vidéo. Mais là, clairement, si l’on n’a pas joué, on ne peut comprendre. Il y a quelque chose de frustrant à terminer un récit limpide et passionnant sur des événements complètement opaques ouvrant sur une autre histoire. Et cette frustration demeure après avoir fermé le recueil, à tel point que nous sommes même allés chercher des informations dans le récit, peut-être un passage que nous avions raté ou mal lu ? Mais non. Le mystère reste entier. Et la frustration complète.
Shin Yamamoto / Mana Books
Graphiquement, le dessin est surprenant. On retrouve les traits typiques du manga mais uniquement chez certains personnages. D’autres, comme Hanbei, sont représentés avec un réalisme frappant. Les décors sont eux aussi empreints de vérité, comme ces vastes forêts, ces grottes profondes ou ces ciels nuageux. Les trames de gris sont encore présentes, mais elles se fondent dans le dessin. Les scènes de combat font la part belle à l’énergie apportée par les lignes de vitesse. Les pages voient leur compositions changer, sans exploser comme cela peut souvent être le cas. Les cases se découpent dans des formes de trapèzes, les gouttières rappelant plutôt l’éclair du sabre par leur finesse.
Sekiro, Hanbei l’immortel est un manga qui nous raconte une histoire passionnante, fantastique, surnaturelle, dans un Japon médiéval en guerre. Si la fin laissera frustrés ceux qui ne connaissent pas le jeu, c’est une belle entrée en matière pour aller jouer. Car ce livre donne indéniablement envie de découvrir l’univers de Sekiro.
212 pages – 9,65 €
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