Le 11 novembre 2024
Le long métrage d’Andrew Haigh propose une variation subtile sur les névroses contemporaines, mixant les genres du drame familial, de l’onirisme et des thématiques LGBT.
- Réalisateur : Andrew Haigh
- Acteurs : Jamie Bell, Andrew Scott, Claire Foy, Paul Mescal
- Genre : Drame, Fantastique, Romance, LGBTQIA+
- Nationalité : Américain, Britannique
- Distributeur : The Walt Disney Company France
- Durée : 1h45mn
- Date télé : 19 novembre 2024 22:29
- Chaîne : Canal+ Cinéma
- Titre original : All of Us Strangers
- Date de sortie : 14 février 2024
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Résumé : À Londres, Adam vit dans une tour où la plupart des appartements sont inoccupés. Une nuit, la monotonie de son quotidien est interrompue par sa rencontre avec un mystérieux voisin, Harry. Alors que les deux hommes se rapprochent, Adam est assailli par des souvenirs de son passé et retourne dans la ville de banlieue où il a grandi. Arrivé devant sa maison d’enfance, il découvre que ses parents occupent les lieux, et semblent avoir le même âge que le jour de leur mort, il y a plus de trente ans...
Critique : Andrew Haigh est un réalisateur anglais qui avait été révélé par Week-end, comédie romantique gay aux accents réalistes. On avait apprécié 45 ans, chronique d’un couple en crise, porté par Charlotte Rampling et Tom Courtenay ; ainsi que La route sauvage, tourné aux États-Unis, récit d’apprentissage éloigné des sentiers balisés de la narration hollywoodienne, dans la meilleure lignée du cinéma indépendant. Sans jamais nous connaître confirme les qualités d’un cinéaste fidèle à ses thèmes, à savoir les affres de la cellule familiale et les tourments sentimentaux gays, en s’initiant ici à une proposition onirique qui fait écho à plusieurs longs métrages du septième art. En fait, Andrey Haigh adapte Présences d’un été (1987), un roman du Japonais Taichi Yamada, qu’il transpose à son univers personnel. Et le cinéaste réussit un beau film d’atmosphère, offrant un récit limpide et linéaire, avec de rares flashback qui traversent une narration simple mais audacieuse.
- Andrew Scott
- © 2023 20th Century Studios. All Rights Reserved.
Écrivain semble-t-il en panne d’inspiration, Adam vit dans une tour très calme du centre londonien. Deux événements vont bousculer son quotidien monotone. D’une part, un étrange et séduisant voisin, Harry, lui propose de partager un verre, voire plus si affinités. D’autre part, un séjour en banlieue le fait revenir sur les lieux de la maison de son enfance. Ses parents, qui avaient trouvé la mort dans un accident automobile trente ans plus tôt, semblent hanter la demeure et lui font franchir le seuil de la porte... Deux récits imbriqués alternent alors. Le premier, sentimental, est axé sur la relation plutôt forte, mais dont on pressent la fragilité, entre les deux hommes ; la seconde convoque le souvenir d’une enfance brisée, face à deux présences fantomatiques. Les deux segments se répondent puisque Adam confie à Harry la tragédie de ses douze ans, quand son orientation sexuelle et sa vie amoureuse sont évoquées avec le père et la mère. Porté par des dialogues subtils, une émotion réelle et une élégance de style, Sans jamais nous connaître capte l’attention et séduit jusqu’à son dénouement surprenant, mais le réalisateur ne cherche pas pour autant à jouer les malins.
- Jamie Bell
- © 2023 20th Century Studios. All Rights Reserved.
Son long métrage évoque la délicatesse de drames ayant joué du mythe du fantôme, de L’aventure de Madame Muir de Mankiewicz à A Ghost Story de Lowery, en passant par Les autres d’Amenabar. Si le film doit par ailleurs beaucoup aux collaborateurs artistiques et techniques dont le directeur photo Jamie Ramsay (Vivre), il faut également souligner la prestance de jeu des quatre interprètes. Dans le rôle principal, Andrew Scott, que l’on avait repéré dans Pride ou 1917, a ici l’étoffe des plus grands, quand son partenaire Paul Mescal confirme les qualités déployées dans Aftersun. Quant à Jamie Bell (ex-Billy Elliot passé par les cases Spielberg et von Trier) et Claire Foy (Paranoïa), ils incarnent de touchantes mais ambigües figures parentales. On regrettera juste quelques passages un brin explicatifs et moralisateurs, mais c’est un détail. Sans jamais nous connaître est recommandable et n’a pas volé ses multiples récompenses et nominations, notamment aux BAFTA.
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