Tu quoque, fili mi
Le 7 octobre 2006
Une série ambitieuse qui enchante plus par son brio artistique que par la pronfondeur de son discours. Peut mieux faire dans la saison 2.
- Réalisateur : Michael Apted
- Acteurs : Kevin Miranda, Kevin McKidd, Ray Stevenson, Polly Walker, Kenneth Cranham
- Genre : Péplum
- Editeur vidéo : Warner Home Video
Une série ambitieuse qui enchante plus par son brio artistique que par la pronfondeur de son discours. Peut mieux faire dans la saison 2.
L’argument : Rome, 400 après la création de la République, est la cité la plus prospère au monde. Une métropole cosmopolite d’un million d’habitants, véritable épicentre d’un empire conquérant. Une république créée selon les principes de la séparation des pouvoirs où règne une concurrence féroce, ne laissant la possibilité à personne de s’accaparer le pouvoir absolu à lui tout seul. Mais désormais ces fondations s’écroulent, gangrenées par la corruption d’une société en pleine décadence. La série commence au moment où Jules César achève, après huit années de guerre, sa conquête de la Gaule. Les soldats Lucius Vorenus et Titus Pullo se retrouvent alors involontairement au centre d’événements historiques qui vont secouer la Rome antique.
Notre avis : Coup de glaive dans l’eau. Annoncée en France comme étant la série la plus chère de l’histoire de la télévision jamais produite (plus de 100 millions de dollars), Rome - saison 1 était précédée d’une réputation élogieuse, pour ne pas dire prestigieuse. Et pourtant... Un budget colossal n’est pas automatiquement synonyme de réussite artistique. Non que Rome soit un spectacle totalement indigeste, mais il est très loin d’atteindre des sommets comme purent le faire Six feet under ou encore The shield. Car à l’image du splendide coffret en bois qui renferme six galettes, Rome est une jolie démonstration formelle mais qui manque singulièrement de profondeur et d’âme.
Effectivement, on ne lancera jamais assez de louanges sur la réalisation des douze épisodes de cette première saison : reconstitution précise, décors grandioses, méticulosité des costumes, figuration massive et non virtuelle, violence crue mais toujours justifiée, véracité historique (même si Vercingétorix ne fut pas garotté lors du triomphe de César), etc. Michael Apted, faiseur hollywoodien (le Plus jamais avec J-lo), dépense pertinemment son budget et met en scène avec brio ce monde antique dont l’élégance côtoie souvent la barbarie. Mais si l’arrière-plan du cadre est toujours riche, force est de constater que les scénarios imaginés ne sont pas à la hauteur de l’ambition de cette entreprise.
Intrigues politiques, complots militaires, amours contrariées, basses vengeances et assassinats sordides : tels sont les passe-temps préférés de la noblesses romaine qui se livre une lutte sans merci, et souvent fraternelle, pour une parcelle de pouvoir. Sur le papier, on ne peut que se frotter les mains ; au, final, la lecture de cette première saison laisse perplexe. Si certaines histoires redondantes laissent un sentiment de déjà-vu dans de nombreuses autres séries (malgré le contexte historique), c’est principalement le manque de rythme qui fait cruellement défaut à Rome. On s’ennuie, ferme parfois, tant les rebondissements, le suspense et l’action manquent. Aucune bataille homérique à l’image de celles de Gladiator n’est à souligner. Ici, la conquête de la Gaule (huit années de campagne pour César) est expédiée en dix minutes et en plans serrés. L’autre morceau de bravoure se situe dix épisodes plus tard... Un peu maigre pour un tel budget.
Comme c’est souvent le cas pour une première saison, Rome pèche par excès de jeunesse : il déballe des artifices formels pour masquer quelques pénuries scénaristiques. La saison deux, souvent passage à la maturité pour les auteurs, devrait rectifier le tir.
Le DVD
Le(s) supplément(s) à ne pas rater : Il fallait s’y attendre, le making of met le paquet sur les décors contruits dans les mythiques studio de Cinecittà. C’est certes impressionnant parce que gigantesque mais on en a vite fait le tour. Les acteurs, quant à eux, interviennent superficiellement sur leurs personnages respectifs. Dommage... Le second module s’avère plus intéressant puisqu’il s’attarde sur la véracité de Rome, ces petits détails qui donnent de la crédibilité à cette reconstitution historique. Plus intéressant même si redondant avec les douzes épisodes de la série.
Image & son : Rien à dire, Warner accomplit un formidable travail et livre un master exempt de tout défaut. L’image est resplendissante dans ses couleurs naturelles et sa définition précise à souhait. Le son est aussi à la hauteur de l’ambitieuse entreprise et gère sans problème le 5.1.
Galerie photos
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Staurace 21 octobre 2006
Rome, saison 1
Qu’est ce que c’est que ce jugement idiot ?
Que la série puisse avoir des faiblesses aux yeux de certains, soit, mais dans cette critique, il semble que le seul critère artistique soit le "rapport qualité prix", à savoir, quelle est la meilleure façon d’utiliser 100 millions ? C’est une analyse pour le moins simplette, comme si la valeur d’une série ne tenait qu’aux "morceaux de bravoure" guerriers. Bien sur que non. Gladiator en est l’exemple, c’était un film convenable, mais pas un chef d’oeuvre, le personnage principal étant totalement inintéressant et inexistant ; par ailleurs, historiquement, ce film est totalement erroné. Ce qui n’est pas le cas de cette série, qui arrive à donner de la chair et à rendre passionnante une période historique dont l’image avait bien besoin d’être dépoussiérée. Le tout sans faire de grosses infidélités à la vérité historique.
auguste 21 novembre 2006
Rome, saison 1
bien au contraire, la véritable force de la série, ce ne sont pas les décors et costumes, au demeurant excellents, mais le portrait profond et réaliste de la psychologie de la société romaine telle qu’elle pouvait l’être à cette époque.A cet égard, la perversité des rapports humains (la famille Juli), la complexité de la politique est admirablement rendue, puisqu’on ne voit quasi aucun combat mais surtout la réflexion qui l’accompagne.
En outre, il est facile de faire des analogies intéressantes avec notre époque, et voir que les défauts, la corruption, la lucidité et les choix difficiles mais lucides, étaient présent sous une forme proche de notre époque finalement.
A cela s’ajoute des acteurs excellents et sobre( Octave, le futur Auguste estcriant de vérité), des dialogues subtils, et on a une des meilleures séries jamais produite.
En résumé, j’ose dire avec respect que celui qui a écrit la critique est un pur crétin m’as-tu-vu,un de plus, qui s’amuse à descendre une oeuvre pour avoir l’air plus intelligent que les spectateurs.Raté.