Le 19 novembre 2012
- Acteur : Rihanna
Sortie CD et téléchargement : 19 novembre 2012
Septième album en sept ans pour la reine du dance floor. Rien de bien surprenant.
Septième album en sept ans pour la reine du dance floor. Rien de bien surprenant.
Fatigant d’être Rihanna ? On se pose la question alors que la star aligne les albums, duos et featurings ? On aurait bien envie de répondre non. Elle laisse généralement soigneusement l’écriture aux autres et ne fait qu’apposer sa voix sur des projets tous plus impersonnels que les autres. Mais qu’importe. Rihanna est aimée, pour sa personnalité à vif de "people", toutes griffes dehors. Elle n’est pas lisse, et dans une pop RnB qui n’a plus rien à dire, elle évite soigneusement le travail de recopiage des copines pour affiner une cohérence dans une oeuvre commerciale qui lui ressemble. Elle est à l’image de son époque, un produit incapable d’exister sans les autres, forçant les collaborations et refusant les albums à proprement dit solo. Il faut des noms, des duos, des présences extérieures, comme si sa seule marque ne suffisait pas. Encore une fois, c’est facile, mais l’époque marchande l’impose. Ce qui, il y eut un temps, aurait été vu comme une preuve de faiblesse, de courbette de maison de disques, est devenue aujourd’hui pour une chanteuse de sa génération le seul moyen d’exister dans les médias. Triste.
Unapologetic ne se démarque pas de ses 6 prédécesseurs et affiche fièrement sa solide production mais toujours pas la maturité artistique d’une jeune chanteuse, plus si jeune en fait, qui n’a toujours rien de bien passionnant à entonner, même si les paroles trouvent de l’étoffe dans l’expérience de l’amour, douloureuse, jusqu’à l’improbable présence de Chris Brown, ex-petit copain cogneur, qui a retrouvé grâce à ses yeux. La chanson uptempo qui sample de façon assez brillante les mimiques du Michael Jackson des années 80 (The Way you make me feel) avec une pointe de piano rétro façon année 90, est indéniablement l’un des titres les plus attendus des fans et ne décevra pas de par son énergie positive et communicative. Le couple s’y révèle immortel, plus fort en tout cas que les attaques des médias qui n’ont eu, depuis 2009 et l’incident post-Grammy, de cesse de les traquer. Cette relation masochiste est évoquée également dans Love without tragedy, autre titre aux consonances autobiographiques qui s’égare parfois dans les références faciles (Marilyn Monroe et James Dean pour incarner la tragédie), mais qui sait évoluer quand l’ensemble de ce 7e opus souffre d’une production carrée et sans surprise. La voix de Rihanna y gagne en puissance, à l’image des montées vocales de Diamonds, premier single de l’album et vraie belle chanson de répertoire signée Sia au talent de mélodiste imparable.
Les ballades, curieusement très présentes dans l’album, réussissent bien à l’artiste, même si on n’est jamais loin de la grande pompe assumée (les refrains de What now). Dans Stay, feat. Mikky Ekko, la tentation d’exploiter une fibre plus émotionnelle est louable et réussit à capter l’attention, mais au prix d’un certain nombre de titres ingrats qui fatiguent : Get it over it ressasse, en dernière partie d’un album, un RnB qu’on ne veut plus attendre et qu’on laisserait volontiers à Mariah Carey. No love Allowed n’est pas forcément désagréable, mais ses airs reggae marque le pas de la redondance (Man Down nous a suffi). L’intro même de l’album, la chanson Fresh off the Runway est insipide dans ses sons urbains azimutés et le featuring avec Eminem Numb nous engourdi quand Rihanna s’époumone qu’elle-même est prise d’engourdissement. Le dark-tempo de Power it up sert de transition sans saveur et Jump enfonce le clou dans des abîmes de noirceur musicale avec un refrain à la Kris Kross. Le pire de l’album revient peut-être à David Guetta qui offre le tube dance calibré pour relancer l’album en cours d’exploitation en cas d’essoufflement. La production est pataude, mais d’une efficacité totale pour le jeune public qui a su trouver en We found love de Calvin Harris un hymne fédérateur (traduire par un résidu de soupe pour nous !)
L’album s’achève sur une facette plus pop et plus mélodieuse avec Lost in Paradise, titre plaisant qui n’est toutefois pas mémorable.
Galerie photos
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.