La règle du jeu
Le 15 septembre 2009
Un premier film acerbe et malin sur les méfaits du monde de l’entreprise.
- Réalisateur : Mathias Gokalp
- Acteurs : Pascal Greggory, Jean-Pierre Darroussin, Mélanie Doutey, Frédéric Bonpart, Denis Podalydès, Zabou Breitman, Bouli Lanners, Dimitri Storoge
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Français
- Durée : 1h31mn
- Date de sortie : 16 septembre 2009
- Festival : Festival de Cannes 2009
Résumé : La société Muller organise une réception à l’occasion du lancement d’un nouveau produit. Au cours de la soirée, on découvre qu’il s’agit en réalité d’un exercice de coaching pour les cadres de l’entreprise. Progressivement, les rumeurs sur le rachat prochain de la société vont bon train et chacun se retrouve à tenter de sauver sa place.
Critique : Premier long-métrage de Mathias Gokalp, Rien de personnel bénéficie d’un casting de choix et d’un scénario astucieux jouant sur les faux-semblants et les différences de point de vue (au propre comme au figuré) au sein d’une soirée réunissant les cadres d’une entreprise. À la manière d’un Resnais ou d’un Renoir, Gokalp joue les apprentis sorciers et s’appuie sur le jeu de massacre engendré par le monde du travail pour plonger ses personnages dans une sorte de laboratoire du genre humain. Dès le début, les squelettes et autres représentations de l’anatomie humaine symbolisent les dissections à venir. Le cinéaste a souvent recours à la vue en plongée pour filmer ses rats de laboratoire, les écrasant de son regard de démiurge omniscient, eux qui s’étouffent déjà les uns les autres pour tenter de survivre dans ce milieu hostile.
Rien de personnel a tout d’une comédie grinçante sur le monde de l’entreprise, surtout en cette période de crise mondiale, avec ses masques qui tombent ou s’échangent, ses salariés qui doivent jouer la comédie face à de vrais acteurs jusqu’au malaise, ne sachant plus vraiment démêler le vrai du faux. Bien sûr, ce petit jeu dangereux va contaminer la réalité, brisant des secrets, jusque dans l’intimité, et permettant l’inversion ultime, chère à Marivaux, lorsque le laquais prend la place du maître...
Tout ceci est assez réjouissant, et parfois même irrésistible, mais on regrettera le rythme quelque peu laborieux ainsi que les limites du caractère factice de l’ensemble, empêchant la sensibilisation totale au principal sujet du film, à savoir le traitement et le mal-être des employés d’entreprise.
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.
Norman06 19 septembre 2009
Rien de personnel - Mathias Gokalp - critique
Si le contexte narratif s’inscrit dans la lignée des films décrivant l’univers oppressant de la grande entreprise (Cantet, Moutout...), Rien de personnel bénéficie d’un scénario à tiroirs complexe et jouissif qui apparente ce vaudeville cauchemardesque à une véritable mise en abime de nos rapports sociaux. Pour un coup d’essai, un coup de maître !