Le 31 août 2011
Une rentrée au cinéma ? Mais l’avions nous vraiment déserté ?
Une rentrée au cinéma ? Mais l’avions nous vraiment déserté ?
On pourrait penser que c’est la rentrée du cinéma ! Et surtout celle des films exigeants. Mais non, c’est juste le retour des estivants au boulot et à la dure réalité des conflits sociaux. Car honnêtement, avec une augmentation significative des entrées durant ces deux derniers mois de météo pluvieuse, les spectateurs n’ont pas déserté les salles. Des succès à la pelle ont ponctué deux mois de repos généralisé : La planète des singes, les origines, Comment tuer son boss, Les Schtroumpfs, Cars 2, Super 8, Harry Potter, Bad teacher, Case départ, Les Tuche, M. Popper et ses pingouins, Kung Fu Panda 2... Même le cinéma art et essai, celui de la sensibilité et de la réflexion, a su trouver ses dignes représentants : le triomphe sans précédent de Une Séparation (près de 900.000 entrées pour un film iranien, c’est historique), un Woody Allen à 1.7M d’entrées, Melancholia de Lars Von Trier qui s’illustre aussi à 200.000 entrées en 15 jours. On n’oubliera pas de souligner la bonne surprise de Tu seras mon fils dans le domaine du cinéma français populaire et de mentionner des noms qui n’auront pas forcément marqué le box-office au niveau où on les attendait, mais qui ont su apporter un label qualité à la programmation estivale : Paolo Sorrentino (This Must be the place), Christophe Honoré (Les bien-aimés), André Téchiné (Les impardonnables), Pedro Almodovar (La piel que habito) et surtout Agusti Villaronga (Pain noir). Oui, l’été 2011 a été des plus dynamiques (mais aussi des plus frustrants - comment peut-on aller voir autant de films en salle !), mais, pour palier au retour à la réalité, cette première semaine de rentrée s’annonce tout aussi prestigieuse, dans tous les domaines. Si on peut enfin oublier les blockbusters hollywoodiens (Cowboys & envahisseurs était le dernier d’une longue lignée de quatre mois ininterrompus de super-héros de tout type), le divertissant est toujours là : un John Landis mineur d’un côté (Cadavres à la pelle) mais un vrai bon film d’horreur de l’autre (Destination finale 5, parmi les meilleurs de la saga). Surtout un western espagnol qui irradie l’écran (Blackthorn du scénariste d’Amenabar, Mateo Gil) et un film social britannique sur la jeunesse anglaise à la dérive qui fait mal (Neds, nouvelle réalisation du comédien Peter Mullan, un choc). On ne saurait trop vous conseiller également le documentaire de Werner Herzog sur la grotte de Chauvet-pont-d’Arc. La grotte des rêves perdus est une expérience sensorielle inédite, dont il faut impérativement profiter en salle (sa 3D est épatante). A voir aussi, du côté de la production française, le drame familial La ligne blanche et surtout La guerre est déclarée, le deuxième film de Valérie Donzelli, une comédie dramatique décalée, empreinte de joie de vivre en dépit de son sujet délicat (la maladie d’un enfant, vue par ses parents). On en ressort ému avec la certitude d’avoir assisté à une œuvre majeure.
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