Le 22 août 2020

- Scénariste : Keiko Nagita
- Famille : Manga
- Editeur : PIKA Editions
- Festival : Livre Paris 2019
De passage à Paris, l’auteure japonaise a accepté bien volontiers de revenir sur le phénomène littéraire Candy et a évoqué avec nous son actualité.
AVoir Alire - Quelle est la genèse de Candy et quelles sont vos sources d’inspirations ?
Keiko Nagita
Concernant mes influences je citerai Anne et la maison au pignon vert , Papa longues jambes, tous ces romans pour jeunes filles m’ont énormément influencés et la littérature occidentale française.
En ce qui concerne la genèse de Candy, j’écrivais auparavant des romans pour jeunes filles (shojo) et un éditeur de manga m’a proposé d’écrire des scénarios de mangas et c’est ainsi que je devenue scénariste de mangas. Mon éditeur voulait une histoire de jeune fille aux USA, nous avons eu de longues discussions et réflexions car si le genre semble facile au premier abord, il est très difficile dans les faits. Puis finalement une occasion est venue lorsqu’il a été question qu’une mangaka du nom de Yumiko Igarashi, qui produit de très beaux dessins, fasse avec moi Candy, c’est ainsi qu’est née Candy.
Pourquoi avoir choisi un pseudonyme à vos débuts ?
A une certaine époque, j’avais quatre séries en simultané dans la même revue, par conséquent si toutes les séries avaient le même nom, l’éditeur pensait qu’il n’y avait qu’un seul auteur dans la maison d’édition. Je n’avais pas envie, et j’ai cherché des noms avec des jeux de mots, et j’ai trouvé trois pseudos différents, mais maintenant je m’en veux un peu !
Pourquoi reprendre et donner une suite à Candy ? S’agit-il d’une forte demande des quarantenaires nostalgiques de Candy ? Et quelle est l’importance et aura de Candy sur toute une génération ?
Personnellement, je ne pense pas qu’il s’agit d’une suite. Ma fille qualifie ce "fan art story" comme un « director’s cut ». Ce n’est pas pour répondre à une demande des lecteurs car après la parution du roman il y a 40 ans, il a été question d’une édition de poche et je pensais qu’il fallait réécrire le roman depuis le début. Je me suis posé la question suivante : quelle vie Candy a-t-elle mené entretemps ? La réflexion s’est faite petit à petit. Ce n’est pas une suite, et ce n’est pas une œuvre aboutie, je m’en excuse auprès des lecteurs.
Candy est-elle devenue une héroïne intemporelle ? D’où une suite ?
Je ne sais pas si Candy est une héroïne intemporelle. Mon point de vue est que les gens ne changent pas. Quand on relit des romans qui ont 1000 ans, je pense que ce sont les mêmes hommes.
Ce serait grâce à la force de Candy et des autres personnes. J’ignore si elles resteront intemporelles à l’avenir. Si ces personnages sont restés dans le cœur des gens, je serai très heureuse.
Pourriez-vous évoquer avec nous le style d’écriture que vous utilisez dans ce roman ?
Le tome 2 est écrit sous forme épistolaire. Elle reçoit des lettres de personnes qui lui rappellent des souvenirs et les retrouve. Il y a des coupures de journaux collectées. Ce procédé me permet d’avoir moins de pages pour que tout ce que je souhaite écrire puisse être intégré au livre.
On la retrouve à quelle époque ?
Peu de temps avant le début de la Seconde Guerre mondiale.
Souhaitez-vous transmettre certaines valeurs à travers Candy ?
En quelques sortes et parmi ces valeurs, il y a le fait qu’il n’y a rien d’inutile dans la vie + force de l’imagination et de l’amour, tant qu’il y a de l’amour, on peut tout surmonter. C’est la force de l’amour qui est important. Dans Candy, le fait d’aimer les gens, c’est exister. L’image du kaléidoscope renvoit à tout est précieux dedans. J’espère avoir pu l’exprimer à travers tous les personnages de Candy. Dans le roman de Candy, on voit les diverses expériences que Candy a faites jusqu’à ses trente ans, j’ai pensé aux expériences des lecteurs dans la trentaine. Je suis plus âgée, mais je continue à penser que la force de l’imagination et de l’amour peuvent tout surmonter, et j’espère avoir pu le transmettre.
Interview réalisée en mars 2019.