Web disaster
Le 11 janvier 2019
Un film étouffé par les mondes d’internet qui, au fur et à mesure du déroulement de son intrigue, s’enlise dans une complaisance geek affligeante.
- Réalisateurs : Rich Moore - Phil Johnston
- Genre : Animation
- Nationalité : Américain
- Distributeur : The Walt Disney Company France
- Durée : 1h53mn
- Titre original : Ralph Breaks the Internet
- Date de sortie : 13 février 2019
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Résumé : Ralph quitte l’univers des jeux d’arcade pour s’aventurer dans le monde sans limite d’Internet. La Toile va-t-elle résister à son légendaire talent de démolisseur ? Ralph et son amie Vanellope von Schweetz vont prendre tous les risques en s’aventurant dans l’étrange univers d’Internet à la recherche d’une pièce de rechange pour réparer la borne de Sugar Rush, le jeu vidéo dans lequel vit Vanellope. Rapidement dépassés par le monde qui les entoure, ils vont devoir demander de l’aide aux habitants d’Internet, les Netizens, afin de trouver leur chemin, et notamment à Yesss, l’algorithme principal, le cœur et l’âme du site créateur de tendances BuzzzTube…
Notre avis : Ralph le casseur et sa copine Vanelope la pilote sont de retour dans leur salle de jeux d’arcade, qui viennent tout juste d’acquérir le Wi-Fi pour permettre aux joueurs de se connecter sur internet pour jouer en ligne. Pourtant, Vanelope s’ennuie. Elle connaît Sugar Rush, son jeu de course, comme sa poche, tous les circuits, tous les raccourcis. Lorsque les jeunes clients de la salle d’arcade brisent accidentellement le volant de contrôle de son jeu, Ralph et elle décident d’aller en racheter un… sur internet.
Il n’en fallait pas moins à l’énorme industrie Disney pour mettre en marche la grosse machine commerciale, à grands renforts de placements de produits. Ainsi, Ralph 2.0 se transforme, au bout d’une vingtaine de minutes, en publicité géante pour internet.
- Copyright The Walt Disney Company France
Dès l’affiche, tout est dit : les enseignes de Google, Facebook, Instagram, WhatsApp, Twitter et même Snapchat jalonnent les rues numériques du réseau que parcourent Ralph et Vanelope. Sans oublier l’autopromotion de Disney, avec ses princesses. Ce n’est pourtant pas aux GAFAM ni à lui-même que le studio choisit de faire la plus grosse publicité, mais à un site de ventes et d’enchères en ligne qui a eu un important succès dans les années 2000 : eBay. Car sur eBay est vendu le seul et unique volant du jeu de course de Vanelope. Alors, notre cher Ralph fait une enchère de plusieurs milliers de dollars sans possibilité de pouvoir payer. Dès lors, Vanelope et lui n’ont que quelques heures pour trouver l’argent.
Nos deux héros vont-ils parcourir les sites d’offres d’emploi pour trouver un travail ? Pensez-vous ! Escortés par un spam aux fréquentations douteuses, ils vont jouer à un jeu de course en ligne pour engranger un maximum de bénéfices le plus vite possible. Mais cela n’est pas suffisant, et puis à l’heure des réseaux sociaux et des smartphones, ce n’est pas ce qui marche le plus. Non, ce qui permet vraiment de faire pleuvoir les dollars, c’est le buzz des vidéos en ligne. On craint le pire, qui finit par arriver.
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Aux dires de Yesss, jeune femme à la tenue extravagante et principal algorithme du site BuzzzTube, « c’est pour ça qu’internet a été créé ! » : pour faire du buzz avec des vidéos débiles ! Ralph se met donc « au travail » et enregistre plusieurs vidéos dans lesquelles il tente de battre un record idiot ou de préparer une recette cuisine surréaliste. Y a du niveau. Et les internautes, apparaissant sous les traits de grands enfants bas de plafond ou de jeunes zombies qui ne vivent en communauté que derrière leurs écrans sans jamais se rencontrer en chair et en os (vive les réseaux sociaux !), n’ont plus qu’à « liker » ces vidéos en mettant des cœurs ; et plus il y a de cœurs, plus le compte en banque se remplit, permettant ainsi à Ralph d’espérer régler la somme de son enchère sur eBay. Le décompte est assuré par un mail en forme de petit bonhomme, qui vient sans cesse rappeler à Ralph le temps qu’il lui reste. Quel suspense !
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Ralph Breaks The Internet, littéralement « Ralph casse Internet », est le titre original de ce second volet. Pourtant, c’est exactement le contraire qui se produit pendant 1h50 : Ralph et Vanelope sont littéralement dévorés par la toile, à tel point que Ralph sera même infecté par un virus, dans un climax aux couleurs rose bonbon d’une extraordinaire laideur.
Si Ralph 2.0 stupéfait par sa promotion ampoulée des écrans et applications, les messages qu’il fait passer sont encore plus effrayants : l’avenir du monde réel, c’est le monde virtuel, comme se plait à nous le rappeler Vanelope tout au long du récit. Plus besoin de faire des études ni de travailler ; désormais, pour gagner de l’argent, il suffit de faire le buzz. Enfin, pour vivre en communauté, il suffit d’avoir un compte sur les réseaux sociaux.
Orgueilleux et racoleur, ce film d’animation aux accents capitalistes ne manquera pas de décontenancer les parents, tandis que leurs enfants s’empresseront, dès la sortie du cinéma, de commander une tablette ou un smartphone au Père Noël.
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