Le 23 juillet 2023
Totalement fake, vampirisé par Dustin Hoffman, Rain Man est un film qui a très mal vieilli.
- Réalisateur : Barry Levinson
- Acteurs : Tom Cruise, Dustin Hoffman, Valeria Golino
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Américain
- Distributeur : UIP (United International Pictures)
- Durée : 2h13min
- Date télé : 7 août 2023 22:40
- Chaîne : ARTE
- Date de sortie : 15 mars 1989
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Résumé : A la mort de son père, Charlie Babbitt, homme d’affaires pressé, hérite d’une vieille Buick qu’il convoitait depuis longtemps mais se voit spolié de quelque trois millions de francs versés à l’Institution psychiatrique Wallbrook au profit d’un bénéficiaire anonyme. Charlie se rend a Wallbrook et découvre l’heureux bénéficiaire. Il s’agit de Raymond, savant autiste, celui qu’il appelait dans son enfance Rain Man, qui représente ses seuls souvenirs heureux et qui n’est autre que son frère.
Critique : Triomphe de l’année 1989, lauréat de quatre Oscars (dont celui du meilleur film et du meilleur acteur pour Dustin Hoffman), Rain Man est un film qui capitalise grandement sur le personnage de Raymond, inspiré de Kim Peek, un homme doté d’une mémoire éidétique, que Levinson fictionnalise en autiste, transformé façon bête de foire. Le long-métrage est particulièrement pénible à regarder, parce que Hoffman, tout à sa performance, multiplie les gimmicks ostentatoires (débit à la mitraillette, phrases répétitives, crises attendues) qui caricaturent le syndrome d’Asperger, pour en faire un objet de spectacle et donner des gages à une méthode qui convoque l’Actors Studio, souvent convertible en récompenses dorées. On ne peut s’empêcher de penser à Forrest Gump, une semblable escroquerie fondée sur les mêmes effets de mise en scène.
Trente ans après sa sortie, le show Hoffman ferait passer les clowneries de Joaquin Phoenix dans Joker pour de la sobriété bressonienne. Et l’on ne peut pas dire que le scénario dilue la performance dans une histoire originale, puisque ce road movie où deux frères apprendront à se connaître, par-delà les différences, n’empêche pas qu’on voit dans leur opposition l’imprégnation de valeurs très reaganiennes : l’homme qui s’écarte de la norme côtoie celui qui incarne ces années 80 du capitalisme triomphant. Le personnage de Cruise, sorte de yuppie métrosexuel, est obsédé par l’héritage qu’il doit toucher, parle beaucoup de fric, jusqu’à terminer dans le temple de l’argent, le Caesars Palace de Las Vegas. Sa copine est réduite à jouer les utilités, puisque ces mâles triomphants, tels que les concevait Hollywood, devaient régner sans partage. Bref, tout sonne fake et clinquant dans ce long-métrage qui est avant tout un tapis déroulé à ses deux acteurs principaux.
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