Le petit chaperon rouge
Le 9 février 2008
Émotion et angoisse à l’hôpital, dans un premier film intriguant et totalement maîtrisé.
- Réalisateur : Gilles Marchand
- Acteurs : Sophie Quinton, Laurent Lucas, Catherine Jacob, Yasmine Belmadi, Bertrand Altmann
- Genre : Thriller
- Nationalité : Français
– Durée : 2h06mn
Émotion et angoisse à l’hôpital, dans un premier film intriguant et totalement maîtrisé.
L’argument : Toute jeune et innocente élève-infirmière, Isabelle découvre l’univers glacial et déshumanisé d’un grand hôpital. La nuit, celui-ci est hanté par l’inquiétante présence d’un chirurgien. Isabelle, saisie d’angoisse et, dans le même temps, de troubles neurologiques, soupçonne le docteur du pire.
Notre avis : Difficile de croire que ce film est un premier long métrage, tant le film de Gilles Marchand (connu jusqu’ici pour son travail de scénariste) est abouti. Cadrage, décors, musique ont été choisis avec une précision impressionnante. Les acteurs, époustouflants, sont dirigés avec rigueur, avec finesse et aussi une large place à l’émotion. Mais ici l’émotion occupe un statut particulier. Refoulée de jour dans cet univers hospitalier où la technique et la science font office de relation à l’autre, elle resurgit de manière inattendue, dans les espaces laissés vacants par la médecine. Elle est troublante mais aussi - inévitablement - menaçante.
C’est sur cet excellent ressort que s’articule un récit mené sur deux fronts, l’un purement factuel - et qui suscite la peur - l’autre, psychologique, sous la forme d’une introspection - qui crée l’angoisse. Chaque image est doublement inquiétante : elle vaut au sens propre et au sens figuré. L’insertion de scènes oniriques, ou psychanalytiques, se fait donc tout naturellement. Un habile montage permet même d’envisager que toute l’histoire est inventée par Isabelle (à l’image de l’étrange "jeu du rêve" : une jolie trouvaille de scénariste), même si la réalité des crimes est indiscutable. Tout l’intérêt de cette possibilité étant qu’ainsi le spectateur est placé d’emblée dans l’espace fantasmatique et prémonitoire d’Isabelle. Gilles Marchand parvient à faire adopter au spectateur le point de vue d’Isabelle, à faire vivre son trouble face à ce médecin-vampire (ou médecin-loup, pour filer la métaphore de Bambi du côté du Petit chaperon rouge). La jeune infirmière apprend - forcément un peu à ses dépens - l’abandon, le "lâcher-prise", la perte du contrôle et de la maîtrise. La maîtrise, chose qui ne fait pas défaut, de toute évidence, dans la réalisation de ce film intriguant.
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birulune 15 janvier 2017
Qui a tué Bambi ?
Film incroyable tout en douceur en angoisse et je kiffe l’histoire tout ce petit monde de blancheur pure et c’est pas du Grangé pas d’horreur ( même si j’adore l’horreur) et le pire c’est que c’est justement cette blanche pureté qui fait naître a la fois l’effroi la surprise et l’érotisme
Ne pas compter les scènes d’action ( il n’y en a pas) on ne s’ennuie pas
Ne pas confondre avec Entre Ses Mains Lucas est sensuel effrayant et touchant ( même si il a pas vraiment le bon rôle)
Et ne pas avoir de regret : Tout y est dans ce film il ne faut pas être trop inquiet d’aimer cette douce folie