Pas de miracle
Le 19 mars 2003
Le parcours d’un jeune agriculteur monté en ville, pour évoquer le douloureux problème des arrêtés anti-mendicité.
- Réalisateur : Eric Guirado
- Acteurs : Benoît Giros, Serge Riaboukine, Jean-François Gallotte
- Genre : Drame
- Nationalité : Français
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– Durée : 1h35mn
Quand tu descendras du ciel est le premier long métrage d’Eric Guirado, auteur de plusieurs courts métrages remarqués dont Un petit air de fête, César en 2001. A travers le parcours d’un jeune agriculteur monté en ville, le cinéaste évoque le douloureux problème des arrêtés anti-mendicité.
A la mort de son père, Jérôme a repris, sans trop réfléchir, l’exploitation familiale. Trop jeune et esseulé pour faire face à la réalité économique, il décide de partir en ville afin d’y trouver un travail qui l’aidera à rembourser ses dettes. De nombreuses rencontres jalonneront son périple. Il se lie d’amitié avec un clochard et trouve un emploi au service technique de la mairie. Noël approche, Jérôme habille les arbres de guirlandes lumineuses. Sa mission évolue vers des actions plus obscures : il doit participer à l’expulsion des SDF.
Jérôme est arrivé en ville grâce à un car scolaire. Cette anecdote le caractérise : il partage cette virginité propre à l’enfance. Toutefois, quelques jours vont lui suffire pour descendre des nuages dans lesquels il voguait depuis son plus jeune âge. Le cocon du foyer familial va exploser au contact de la misère humaine. A travers Jérôme, c’est le spectateur qu’Eric Guirado interpelle. Le titre n’est pas un appel au Père Noël, symbole de l’irréalité, mais à chacun de nous : l’individualisme ou une pseudo-naïveté, permettent ce genre de législation autour de la misère. Pourtant, c’est à nous de choisir : accepter ou refuser. Mais agir nécessite une certaine liberté d’action, de pensée. Or, aucun des personnages de ce film n’est débarrassé de son carcan social ou familial : la peur de perdre son emploi, le désir de réussir, le besoin d’argent ou l’attente de la reconnaissance d’autrui sont autant de voiles qui nous coupent de nous-mêmes.
Le propos du film d’Eric Guirado est simple. Il peut paraître naïf, mais la sincérité de la mise en scène et du jeu des acteurs l’illuminent. Si les protagonistes finissent par passer les fêtes chez Jérôme, loin de tout, dans un aveu d’impuissance, ils auront reconnu leur hypocrisie et tendu la main. Jérôme sera malgré lui le révélateur qui permettra à chacun de briser ses chaînes et trouver une voie plus en rapport avec son idéal. Eric Guirado alourdit toutefois son propos par un désir de stigmatiser trop de comportements. Mais son film garde une crédibilité de documentaire. Tout en s’attachant à chaque personnage fictionnel, il nous donne l’envie d’ouvrir les yeux sur notre monde.
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