Le 21 septembre 2018


- Scénariste : Katja KLENGEL>
- Dessinateur : Katja KLENGEL
- Genre : Autobiographie, Drame
- Editeur : Casterman
- Famille : BD Franco-belge
- Date de sortie : 29 août 2018
Petit album en forme de miroir, entre deux générations.
Résumé : Lili a vingt-cinq ans, et comme beaucoup de sa génération, elle est un peu pommée. Rien de grave, mais en amour comme en musique, elle galère un peu. Sa grand-mère Rosalie a près de quatre-vingt ans et, comme beaucoup de sa génération, elle est un peu paumée. Ayant du mal à surmonter son deuil, elle s’enferme peu à peu. Pourtant, les deux générations vont se découvrir et s’apprécier, là aussi peu à peu.
BD qui frise l’autofiction touchante de l’Allemande Katja Klengel, elle a eu beaucoup de succès outre-Rhin et arrive en France avec un message assez universel, où chacune et chacun pourra reconnaître sa grand-mère ou sa petite-fille. Bref, quelque soit la génération du lecteur, il ne manquera pas d’apprécier ce petit périple sans grandes embardées mais avec ses soubresauts emplis d’émotions. Vaines colères, hontes masquées, humour rassurant et amours naïfs se chargent d’alimenter les pages cendrées de cet album aux allures d’épitaphe. Non, les deux femmes ne sont pas identiques, n’ont pas le même destin, ni les mêmes caractères d’ailleurs. Oui, elles ont leurs défauts, qui crèvent les planches au début, pour modestement s’atténuer, le tout non pas afin d’amadouer le lecteur, mais pour rendre compte d’une évolution des sentiments, de la personnalité, chose qui n’était pas gagnée au début. Sans bouger, c’est donc un voyage que propose l’auteur, et même si tout semble figé dans l’attente, dans le doute et le souvenir, quelques éléments imperceptibles se détachent, se meuvent et s’agitent.
© Casterman
Graphiquement parlant, le noir et blanc des pages fait entrer dans une œuvre assez grave, presque triste, sans trait comique ou ironique. Il y a même un côté funèbre et funeste qui se dégage rapidement est finalement éclairé par des apparitions, un barman sympa, un voisin attentif, un fossé des générations qui se comble au lieu de se creuser, et la fin, même si elle illustre bien ce ton gris de l’ensemble, mais qui devient un gris adouci, d’espoir. Le grain simple des personnages permet de les fidéliser, mais aussi de pouvoir y donner les traits de ceux de sa propre famille, un tour de force pas évident et qui témoigne bien de l’efficacité de ce dessin.
© Casterman
Proche de l’autobiographie, ce petit format assez inédit donne en tout cas une jolie passerelle vers les autres générations, dans un sens comme dans l’autre, il donne envie de tendre la main et la joue aux membres de sa famille, souvent incompris ou délaissés.