Etre ou ne pas être ado
Le 15 février 2012
Contrairement aux apparences, le cinéma indépendant américain n’en finit pas de nous étonner. La preuve avec Putty Hill, du jeune Matthew Porterfield, à rattraper en DVD après son passage sur les écrans français.

- Réalisateur : Matthew Porterfield
- Acteurs : Sky Ferreira, Zoe Vance, James Siebor Jr.
- Genre : Drame, Teen movie
- Nationalité : Américain
- Distributeur : ED Distribution
- Durée : 1h27mn
- Titre original : Putty Hill
- Date de sortie : 7 septembre 2011
- Plus d'informations : Le site du DVD

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– Sortie DVD : le 24 janvier 2012
Contrairement aux apparences, le cinéma indépendant américain n’en finit pas de nous étonner. La preuve avec Putty Hill, du jeune Matthew Porterfield, à rattraper en DVD après son passage sur les écrans français.
L’argument : Putty Hill. Dans ce quartier de Baltimore, la vie suit son cours entre un quotidien désenchanté et un avenir incertain, loin du Rêve Américain. Mais la disparition subite d’un adolescent va révéler les liens profonds qui unissent famille et amis. Même si les sentiments restent difficiles à exprimer, même si les blessures du passé restent ouvertes, ce petit monde trouve tant bien que mal du réconfort dans des plaisirs et des relations simples.
Le film : "Soi-même comme un autre", telle pourrait être la devise des acteurs-personnages de Putty Hill, qui jouent à s’incarner eux-mêmes dans le cadre fictionnel posé par le réalisateur. Matt Porterfield s’affirme avant tout comme un génial observateur, capable d’écouter et de regarder, au sens noble du terme, chacun des individus qu’il place devant la caméra. Il questionne de front la génération MySpace (Sky Ferreira, "l’héroïne", est une chanteuse adolescente découverte sur Internet), moins poétique que celle qui hante les films de Gus Van Sant, et pourtant aussi paumée, errante, et en quête de sens.
Entre documentaire et fiction, Porterfield inaugure un registre exploré dans d’autres zones du langage cinématographique (le cinéma ethnographique, et il n’est pas incongru de penser à Jean Rouch), ainsi que dans d’autres aires géographiques et économiques (Wang Bing, Pedro Costa et leur usage compulsif de la vidéo numérique ne sont pas sans entrer en résonance avec le film...). Une brèche, assuréme.
La critique : ICI
L’entretien avec Matthew Porterfield : ICI
Les suppléments :
Un unique documentaire autour de la fabrication du film permet de cerner davantage le contexte social et économique dans lequel s’inscrit la démarche de Matthew Porterfield. Surtout, le film est un document précieux sur la manière très particulière qu’a eu le cinéaste de diriger les acteurs dans cet hybride entre documentaire et fiction. Dommage que le supplément soit un peu solitaire...
L’image :
La copie DVD respecte l’"esthétique numérique" souhaitée par le cinéaste (la compression reste cependant moins agréable à regarder que sur un écran de cinéma). On note le soin particulier attaché au contraste et à la colorimétrie (magnifique, surtout dans les séquences de forêt).
Le son :
Là encore, le DVD suit la "pauvreté" souhaitée du mixage en stéréo (disponible en VO et en VF), qui réussit tout de même à rendre des niveaux assez subtils, en particulier entre ambiances générales et voix des personnages.