Prop et Berta

Pour le public des tout-petits, un film d’animation sympathique mais peu inventif.

Prop a hérité d’une maisonnette à la sortie d’un petit bourg. Seul problème, la masure est située à la lisière du bois, dans le voisinage direct de la sorcière. Une sorcière qui ne supporte pas les voisins, quels qu’ils soient, et bien plus encore s’ils sont pétris de bons sentiments. Prop n’en manque pas : il libère la vache Berta, qui devient son amie, sauve les lutins des bois, essaie de sympathiser avec la sorcière. Déchaînée, cette dernière fera tout son possible pour chasser Prop et faire règner le désordre.

Nul doute, cette histoire s’adresse vraiment à un tout jeune public, absolument néophyte en matière de film d’animation et dessin animé. Car nos petits cinéphiles en herbe, élevés au dessin animé survitaminé, se réjouissent très tôt de scénarios qui émoustillent leur imagination et font vibrer la fibre du suspense. Ici, il n’en est rien, bien au contraire. L’histoire ne réserve aucune surprise. En revanche, les personnages sont plastiquement très réussis, avec leur gros nez tout rond et leur posture gauche de marionettes.

Il est vraiment dommage que les ressorts comiques soient cousus de fil blanc. Les filtres de la sorcière manquent leur but, le maire est un couard, le chef de la police dort nuit et jour. Heureusement, la vache Berta devient une véritable vache enragée dès qu’on lui tire sur la queue. Une aptitude à la colère qui sauvera tout le monde des mauvaises intentions de la sorcière. Une petit coup de potion magique par-dessus, et la sorcière finira même sa carrière en charmante vieille dame ! En matière de reconversion de sorcière, Kirikou a offert une version beaucoup plus piquante... et indéniablement pertinente.

Somme toute, la vache reste l’humain le plus intelligent de l’histoire ! Raison pour laquelle elle est ici douée de parole, ce qui vaut au jeune spectateur l’un des meilleurs moments du film : une petite chorégraphie dans la forêt, Berta chantant et dansant de joie à l’idée de pouvoir enfin exprimer ce qu’elle pense. Le tout sur un air très jazzy. Amusant. Mais là aussi, l’introduction de la comédie musicale dans le film d’animation a connu des précédents illustres et réussis. Le petit côté Muppets Show des lutins des bois invite évidemment à la comparaison...