Carton rouge
Le 26 mai 2004
Vacuité, outrecuidance, bêtise : impossible d’adhérer à cette escroquerie morale.
- Réalisateur : C.S. Leigh
- Acteurs : Béatrice Dalle, Guillaume Depardieu
- Genre : Drame
- Nationalité : Français
– Durée : 1h48mn
Vacuité, outrecuidance, bêtise : impossible d’adhérer à cette escroquerie morale.
L’argument : Une femme décide de se donner la mort. Son ultime tentative pour s’accrocher à la vie consistera à s’adonner à une série d’expériences aux limites de ce qui est humainement supportable...
Notre avis : Sous l’égide d’un Andrzej Zulawski (qui, rappelons-le, n’est pas qu’un expert en fiction doloristo-hystérique - revoir L’important c’est d’aimer et Possession si vous n’êtes pas convaincus), on aurait parié que le synopsis - au demeurant intéressant - donnerait lieu à une fiction dérangeante et intense sur le deuil. Malheureusement, C. S. Leigh préfère le cinéma d’hauteur au cinéma d’auteur, le vernis spectaculaire à la suggestion trouble, la froideur la plus clinique à l’émotion la plus universelle. Sa seule ambition ici semble être d’impressionner le spectateur avec une accumulation maladive de séquences crues et gratuites. Soit. Et après ?
Peu importe que le film nous propose de voir des choses qu’on ne voit pas ailleurs. Sous cet habitacle douteux et cette fausse plongée en eaux troubles, se cachent la vacuité absolue, l’outrecuidance la plus sotte, la bêtise la plus nue. A force de se prendre pour Michael Haneke (des plans-séquences d’une longueur incongrue), Leigh ne contrôle pas son précipité putassier qui se satisfait du scandale qu’il cherche à déclencher. En réalité, il se fourvoie dans un salmigondis épate-galerie qui ne provoque qu’ennui et consternation. Seuls à l’écran, débarrassés des contraintes d’un scénario, les interprètes sont en roue libre : ils en font trop (Béatrice Dalle cabotine dans le registre de la souffrance intériorisée) ou au mieux, ne font rien (Guillaume Depardieu qui passe faire quelques coucous). Impossible d’adhérer à cette escroquerie morale, dernier vestige de l’art moderne, qui atteint un niveau de cynisme rarement dragué et humilie autant qu’un bon crachat à la gueule. Simplement nul.
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25 juin 2004
Process
Je n’ai pas vu le film mais quand on parle d’"escroquerie morale", on se met à la place de qui ? De Dieu ?
et le "simplement nul", je n’en parle pas.
Je trouve cela choquant !