La vie en EHPAD
Le 30 novembre 2019
Un beau documentaire qui s’interroge sur la vie des résidents et des soignants en EHPAD.
- Réalisateur : Bertrand Hagenmüller
- Genre : Documentaire
- Nationalité : Français
- Distributeur : Zelig Films Distribution
- Durée : 1h20mn
- Date télé : 2 janvier 2024 23:31
- Chaîne : LCP Public Sénat
- Date de sortie : 13 novembre 2019
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Résumé : Aux côtés de Claire, Luca, Antoinette et Lika on découvre ce qui rend le soin possible, les gestes d’un métier méconnu, fait de patience, d’habileté, d’intelligence, de tendresse et souvent d’amour. Malgré la raison qui s’échappe et la mort qui approche, malgré le temps qui manque pour faire son travail, on est traversé par la beauté des échanges avec les résidents, la force des regards partagés et l’authenticité des liens qui se tissent.
Critique : Le film s’attache aux gestes quotidiens, aux rapports entre les personnes âgées et le personnel, aux petites choses qui créent le lien dans un établissement de ce type. Le cinéaste concentre son propos sur ce qui est la raison d’être des soignants investis et proches des patients. On est aussi témoin des propos tenus par des résidentes, qui se remémorent de vieux souvenirs, parfois intimes quand elles bavardent avec un soignant ; et à un autre moment, on assiste à des échanges quasi surréalistes entre deux personnes, qui s’égarent dans leur propos et entament un dialogue de sourds. Plusieurs entretiens, face caméra, de quelques soignants, montrent tout l’attachement qu’ils ont à leur métier et aux pensionnaires avec qui ils tissent des liens, bien au-delà des contingences professionnelles.
Mais que l’on ne s’y trompe pas, le propos du film n’est ni naïf, ni angélique : Bertrand Hagenmüller, par ailleurs sociologue, sonde ces professionnels pour comprendre ce qui les motive d’avoir choisi un métier si difficile, pas très bien rémunéré, et souvent malmené par l’opinion publique. A contrario, il a sciemment banni de son récit les problèmes d’effectifs, les revendications salariales ou les normes d’hygiène, entre autres, qui finissent par déshumaniser ces structures.
Quant aux résidentes, parfois indifférentes, ou un peu agressives, à d’autres moments perdues et angoissées, elles ne se sentent pas chez elles dans cet établissement : elles sont attendues à tel endroit, on va venir les chercher ou alors, elles ne savent pas, ou plus où elles sont.
Quelques scènes font naître de beaux moments d’émotion : une soignante en interview qui s’arrête en plein milieu d’une phrase, pour ne pas fondre en larmes, une dame âgée qui, lors d’une sortie, entame une joute avec des adolescents qui s’entraînent à la boxe, une autre qui donne patiemment à manger à sa voisine de table, cuillerée par cuillerée, puis pour une raison connue d’elles seules, se chamaille avec elle pour finir sur un geste tendre.
Ce documentaire est un beau film, qui d’une part évoque l’engagement professionnel, et d’autre part s’interroge en creux sur la pertinence de ces établissements qui donnent bonne conscience à notre société... Mais répondent-ils aux réelles aspirations des personnes qui y sont placées ?
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