Le naufrage d’une bonne idée
Le 25 décembre 2020
Un concentré d’effets spéciaux fort réussis, mais dénués de toute magie.
- Réalisateur : Wolfgang Petersen
- Acteurs : Kurt Russell, Emmy Rossum , Josh Lucas, Jimmy Bennett, Richard Dreyfuss, Jacinda Barrett, Kevin Dillon, Mike Vogel, Mía Maestro
- Genre : Drame, Aventures, Action, Film catastrophe
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Warner Bros. France
- Editeur vidéo : Warner Home Video
- Durée : 1h38mn
- Date télé : 17 février 2023 20:55
- Chaîne : RTL9
- Date de sortie : 14 juin 2006
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Résumé : C’est la nuit de la Saint-Sylvestre quelque part au milieu de l’Atlantique Nord, les passagers du luxueux bateau de croisière le {Poseidon} s’apprêtent à célébrer la nouvelle année qui s’annonce. Mais une mauvaise surprise les attend...
Critique : Jamais vague n’aura aussi bien porté son qualificatif. Scélérate, cette vague qui submerge le Poséidon, l’est à plus d’un titre. Car en retombant, elle emporte aussi avec elle tout l’intérêt du film. Pourtant, il démarre sur les chapeaux de roues avec une ouverture magistrale. Tout est virtuel sauf le jogger dans sa course effrénée sur la balustrade du navire de croisière. Un rythme qui se maintient durant vingt minutes, c’est-à-dire jusqu’à la catastrophe. Celle que l’on attend, sur le qui-vive, en faisant connaissance avec les protagonistes de cette aventure. Mais malheureusement, toute l’essence de l’œuvre semble s’être concentrée là où il ne fallait pas.
Wolfgang Petersen, comme toujours dans ce type d’exercice, a cherché à mettre en exergue l’aspect humain des hommes, femmes et enfants embarqués dans cette chasse à la vie : la leur. Cependant, le réalisateur allemand n’arrive pas ici à réitérer une performance pourtant déjà réalisée avec En pleine tempête (2000). Peut-être parce que ces héros-ci ne sont ni des soldats (Das Boot, 1981), ni des marins... Peu importe, le résultat est là. L’intrigue est triviale. A aucun moment, on ne partage vraiment les déboires, les déceptions, les joies des protagonistes, ou encore leur tristesse, si ce n’est lors des tribulations du petit Conor James (Jimmy Bennet). Installé dans une quasi-torpeur à laquelle contribuent beaucoup les dialogues, mais à l’affût de ce qui pourrait nous en délivrer, on assiste à cette course contre la mort et surtout contre l’eau qui envahit la vulgaire embarcation qu’est devenu le navire.
- © 2006 Warner Bros. Entertainment Inc.
Moins convaincant pour le volet dramatique, Petersen se rattrape bien sur le plan technique en confirmant sa parfaite maîtrise de l’environnement marin. La mise en scène de cette vague (virtuelle aussi) qui monte pour finalement renverser le paquebot est tout aussi impressionnante pour le spectateur que pour Richard Dreyfuss, dans la peau d’un homosexuel, qui, à la suite d’une déception amoureuse, s’apprête pourtant à s’enfoncer dans les abysses.
Wolfgang Petersen nous a habitués à beaucoup mieux. Le film catastrophe qu’il nous sert - très attendu parce qu’il marque le grand retour du genre - est malheureusement tout juste rafraîchissant. Une certitude : Poséidon ne saurait tenir la comparaison, du moins "oscaristiquement" parlant, avec L’aventure du Poséidon (1972) dont il est le remake. Ce fleuron du film catastrophe, à l’instar de La tour infernale, n’est pas près d’être détrôné par son dernier avatar. Notamment parce que son réalisateur s’est laissé submerger par la technique, l’écueil justement à éviter. La scène d’ouverture et la scène finale de Poséidon résument bien l’idée que l’on peut se faire de cette superproduction qui ne doit son salut qu’aux progrès stupéfiants accomplis en matière d’infographie : le navire a accouché d’un canot.
Le DVD
Le(s) supplément(s) à ne pas rater : Poséidon fut l’un des gros échecs commerciaux de l’été dernier. De fait, il ne faut pas s’attendre à une édition collector triple DVD avec pléthore de bonus. Warner assure donc le service minimum avec un seul making of honnête d’une vingtaine de minutes. Si l’introduction prête à rire (après Das Boot et En pleine tempête, ce remake serait en fait le dernier volet d’une trilogie sur la mer par Wolfgang Petersen - bien sûr !), ce module remplit parfaitement sa fonction informative. On y apprend la gestion d’un décor gigantesque, l’utilisation de cinq voire six caméras pour une scène, la conception de la fameuse vague scélérate numérique, les secrets du plan-séquence d’ouverture, etc. Le résultat peut paraître un peu superficiel (sentiment d’assister à un concours pour le Guiness Book), mais on se laisse agréablement prendre par la narration et le montage bien fichu.
Image & son : Rien à dire si ce n’est que la perfection est proche. Image éclatante de précision dans ses contrastes et sa profondeur. Le Dolby Digital 5.1 laisse aussi son empreinte grâce à une qualité de relief saisissante (cf. la scène de l’agonie générale).
– Remake de L’aventure du Poséidon (The Poseidon Adventure, Ronald Neame, 1972)
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