Game over, man. GAME OVER !
Le 8 décembre 2015
L’alliance Chris Colombus et Adam Sandler, basée sur un court-métrage français, accouche d’un film paresseux, qui malgré des effets spéciaux réussis et une volonté de rendre hommage aux icônes du jeu vidéo des années 80, semble avoir été conçu par des businessmen n’ayant jamais touché un pad de leur existence.
- Réalisateur : Chris Columbus
- Acteurs : Adam Sandler, Brian Cox, Peter Dinklage, Kevin James, Michelle Monaghan, Sean Bean, Josh Gad, Ashley Benson
- Genre : Comédie, Science-fiction, Action
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Sony Pictures Releasing France
- Editeur vidéo : Sony Pictures Home Entertainment
- Durée : 1h46mn
- Date télé : 25 octobre 2024 23:05
- Chaîne : Syfy
- Date de sortie : 2 décembre 2015
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Résumé : À l’époque de leur jeunesse, dans les années 80, Sam Brenner, Will Cooper, Ludlow Lamonsoff et Eddie « Fire Blaster » Plant ont sauvé le monde des milliers de fois… En jouant à des jeux d’arcade à vingt-cinq cents la partie. Mais aujourd’hui, ils vont devoir le faire pour de vrai… Lorsque des aliens découvrent des vidéos d’anciens jeux et les prennent pour une déclaration de guerre, ils lancent un assaut contre la Terre. Ces mêmes jeux d’arcade servent de modèles pour leurs attaques. Cooper, qui est désormais Président des États-Unis, fait alors appel à ses vieux potes pour empêcher la destruction de la planète par Pac-Man, Donkey Kong, Galaga, Centipede et les Space Invaders… Les gamers pourront compter sur l’aide du lieutenant-colonel Violet Van Patten, une spécialiste qui va leur fournir des armes uniques...
Critique : Si Adam Sandler et Kevin James, malgré leurs nombreux succès au box-office américain, ne sont guère reconnus en France, leur association à l’inégal Chris Colombus laissait néanmoins entrevoir une lueur d’espoir. Le plus gros défaut des productions Happy Madison (la maison de production de Sandler) est la paresse évidente derrière chaque projet, la plupart du temps mis en boîte par le douteux Dennis Dugan (Jack et Julie, Copains pour toujours). Colombus, s’il n’est pas irréprochable, est néanmoins un réalisateur techniquement très compétent qui a signé quelques divertissements familiaux réussis tels que les deux premiers Harry Potter, Maman, j’ai raté l’avion et Madame Doubtfire. Et son aisance technique est bien mise en avant dans Pixels, qui offre quelques séquences d’action tout à fait réussies. Là où le bât blesse, c’est que tout le reste du film ressemble à s’y méprendre à une production Sandler lambda.
- © Sony Pictures Entertainment
Surfant sur la même vague de nostalgie eighties que Les Mondes de Ralph et Scott Pilgrim, Pixels se veux être une madeleine de Proust pour gamers trentenaires et tente de titiller notre flamme nostalgique en évoquant les salles d’arcade enfumées d’antan et nos parties de Donkey Kong et autres Galaga. Si la nostalgie est un outil de manipulation parfois vicieux, Disney avait partiellement réussi son coup avec Les Mondes de Ralph, qui ne se reposait pas uniquement sur ses références. Le problème ici, c’est que Pixels semble avoir été conçu par une équipe marketing qui n’a jamais joué à un jeu vidéo mais tente d’appâter maladroitement les joueurs à coups d’hommages qui sonnent faux. Quasiment tous les détails et références sont à coté de la plaque, tout comme l’humour au ras des pâquerettes d’Adam Sandler, qui semble encore moins concerné que d’habitude. Dommage, car dans de meilleures mains, le sympathique court-métrage de Patrick Jean aurait pu donner un beau résultat sur grand écran.
Un gâchis d’autant plus triste, qu’au-delà des effets spéciaux inventifs, le casting du film avait de quoi nous donner une des meilleures comédie de ces dernières années : Michelle Monaghan, Brian Cox, Sean Bean, Dan Akroyd et Jane Krakowski. Une bande d’acteurs formidables, qui apparaissent fugacement pour délivrer quelques lignes de dialogues sans humour aucun, les rares blagues du film étant apparemment réservées pour Adam Sandler et Kevin James, clairement les moins bons du lot. Seul Peter Dinklage (Game of Thrones) arrive à nous arracher un sourire via son portrait dérangé d’un gamer ringard coincé dans le passé. Bref, Pixels est un acte manqué, un film cynique qui rate sa cible car il ne plaira ni aux joueurs d’antan, ni à ceux d’aujourd’hui. Ses ambitions de franchise à la Ghostbusters des temps modernes avec suites et produits dérivés qui sont clairement esquissées à la fin du film ne se matérialiseront probablement jamais. La meilleure idée de Pixels est son générique de fin, sous forme de remake du film en pixel art sur une poignée de minutes. Cela aurait probablement suffit.
LE TEST DVD
Une édition qui propose le minimum syndical au niveau des suppléments mais fait le boulot pour ce qui est de la présentation du film.
Les suppléments :
Deux featurettes promotionnelles particulièrement brèves (6mn en tout) qui reviennent sur les effets spéciaux et la création de Dojo Quest, un faux jeux rétro créé pour le film. À cela s’ajoute le clip Game On par Waka Flocka Flame et Good Charlotte et quelques bande-annonces pour d’autres films de la bande de Sandler. Un menu rachitique, ce qui est bien dommage car on aurait bien voulu savoir comment les personnages pixelisés du film ont été créés à partir de leurs designs des années 80.
L’image :
Le Blu-ray est à privilégier si possible, car si le transfert est tout-à-fait correct pour un DVD, la copie est parfois un peu baveuse lors des scènes d’action, souvent chargées de créatures numériques fluorescentes qui passent mal sur ce format. Le piqué de l’image est plus satisfaisant lors des scènes de dialogues.
Le son :
Cinq pistes audio en Dolby Digital 5.1 en anglais, français, catalan, italien et espagnol. Les pistes VO et VF sont très solides et restituent bien la bande-son du film qui vogue de Queen jusqu’aux bruitages de jeux vidéos d’antan qui sont accentués avec justesse.
– Sortie DVD & Blu-ray : 21 décembre 2015
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