Le 8 janvier 2014
- Réalisateur : Stephen Frears
Film de la semaine, Philomena relève de la haute-couture, la vraie, dans une filmographie exceptionnelle...
Si l’on ne devait en garder que 5, dans une filmographie pourtant riche en jalons tels que Héros malgré lui, Prick Up Your Ears ou Dirty Pretty Things avec Audrey Tautou, cela serait ces films là...
My beautiful laundrette (1985)
L’homosexualité mal vue par la loi britannique peu encline aux manifestations d’amour entre personne de même sexe, devient un sujet qui préoccupe les cinéastes britanniques. Entre Another country de Marek Kanievska (1985), Maurice de James Ivory (1987), on peut compter deux films consécutifs de Frears dont l’émouvant Prick up your ears, évoquant ce thème. Ce premier grand rôle de Daniel Day Lewis est une magnifique histoire d’amour au masculin dans un milieu social et communautaire complexe, son amant étant pakistanais...
Les liaisons dangereuses (1988)
Deux projets concurrents s’affrontent. Si Milos Forman avec Valmont ne démérite pas, personne ne va le voir. En revanche, Les Liaisons dangereuses, hommage jubilatoire à la culture française et au roman de de Laclos, offre leur plus beau rôle à John Malkovich (Valmont) et Glenn Close (de Merteuil), qui ne pourront que décliner par la suite, mais également à Michelle Pfeiffer (Madame de Tourvel), qui devra attendre 2009 et Chéri du même Frears pour retrouver un grand rôle de composition...
– Les Arnaqueurs (1990)
Bien avant Ocean’s eleven, il y avait le truculent Les Arnaqueurs d’après le roman de Jim Thompson (Guet apens, Série noire, Coup de torchon...). Des numéros d’acteurs (Anjelica Huston, John Cusack, Annette Bening) qui ne s’oublient pas, des manipulations féroces... Encore une fois, les meilleurs rôles de ces vedettes au sommet de leur gloire.
– The queen (2006)
Helen Mirren, actrice shakespearienne, au firmament. Elle remporte l’Oscar de la Meilleure actrice. Le film est nominé et nommé un peu partout (plus de 65 nominations), le succès commercial est remarquable (plus de 50M$ aux USA !)... C’est la renaissance pour Stephen Frears qui retrouve un niveau et une gloire qu’il avait perdus 14 ans auparavant... Un vrai biopic royal dans un genre où le cinéaste sait réfuter toute tentation d’académisme.
– Philomena (2013)
L’émotion, l’humour, et encore une fois la force de l’interprétation. Coogan et Judy Dench sont formidables de complicité et de complémentarité. Au vu du peu de sympathie que l’on peut avoir pour le jeu exorbité de Coogan habituellement, cela relève de l’exploit. Le film est un monstre dans son genre, film à Oscar consensuel, et prouve que depuis 1984 et la révélation de The Hit, Frears est un cinéaste toujours pertinent.
La filmographie de Stephen Frears
