Sex drugs and rock’n’roll
Le 12 mai 2010
Témoignage précieux bien qu’artificiel d’une époque révolue. Mick Jagger dans son rôle le plus marquant.


- Réalisateurs : Donald Cammell - Nicolas Roeg
- Acteurs : Mick Jagger, Anita Pallenberg, James Fox
- Genre : Drame, Musical
- Nationalité : Britannique
- Plus d'informations : Le site officiel du film

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– Durée : 1h45mn
Témoignage précieux bien qu’artificiel d’une époque révolue. Mick Jagger dans son rôle le plus marquant.
L’argument : Chas, un gangster sadique en cavale, trouve refuge à Notting Hill chez l’étrange Turner, une rockstar droguée sur le déclin. Entre ces deux individus hors normes, la fascination est mutuelle.
Notre avis : La reprise du premier film de Nicolas Roeg, plus connu pour son Homme qui venait d’ailleurs avec David Bowie, est l’occasion de réparer une injustice : il s’agit avant tout d’une œuvre de Donald Cammell, peintre suicidé en 1996. La contribution scénaristique et plastique de l’artiste écossais est effectivement primordiale, bien que l’histoire l’ait un peu vite oublié. Ce face à face entre un gangster et une rock star déchue a su cristalliser les fantasmes de la jeunesse du swinging london tout en pointant amèrement les limites de cette époque dont les idéaux étaient alors en train de partir en fumée, au propre comme au figuré.
- ©splendor
D’un point de vue purement formel, Performance est un film figé, voire piégé, dans une esthétique artificielle qui ne supporte pas le poids des ans. Selon l’adage des Who, Hope I die before get old, le film ne peut se permettre de (bien) vieillir. Le montage, certes vertigineux, nous laisse aujourd’hui de marbre, et l’agencement interne de certains plans est trop putassier pour être honnête.
Malgré tout, cette œuvre typiquement british demeure un témoignage précieux, ne serait-ce que pour voir évoluer un Mick Jagger au top de sa gloire, plus lippu que jamais, en androgyne à l’énergie reptilienne dévastatrice. Le chanteur des Stones et la fausse ingénue Anita Pallenberg, alors maîtresse de l’alter ego Keith Richards, font des étincelles et éclaboussent le film d’une sensualité vénéneuse caractéristique de ce que le rock’n’roll a pu, et peut encore tant bien que mal, symbolisé.
Chant du cygne d’une époque décomplexée, Performance prend le risque d’être redécouvert aujourd’hui. La curiosité et l’indulgence seront les armes nécessaires pour cette nouvelle expérience.
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