Le 6 octobre 2022
La réalisatrice Danielle Arbid se jette à corps perdu dans la description charnelle et mentale de la passion amoureuse.
- Réalisateur : Danielle Arbid
- Acteurs : Grégoire Colin, Caroline Ducey, Elina Löwensohn, Slimane Dazi, Lætitia Dosch, Sergei Polunin, Lou-Teymour Thion, Luc Bataini
- Genre : Drame, Romance
- Nationalité : Français
- Distributeur : Pyramide Distribution
- Durée : 1h39mn
- Date télé : 8 janvier 2024 21:00
- Chaîne : OCS Pulp
- Âge : Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs
- Date de sortie : 11 août 2021
- Festival : Festival de Cannes 2020
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Résumé : À partir du mois de septembre l’année dernière, je n’ai plus rien fait d’autre qu’attendre un homme : qu’il me téléphone et qu’il vienne chez moi. Tout de lui m’a été précieux, ses yeux, sa bouche, son sexe, ses souvenirs d’enfant, sa voix...
Critique : La passion se définit comme une inclinaison exclusive vers une personne, un état affectif durable et violent dans lequel se produit un déséquilibre psychologique. Pour son quatrième long-métrage, Danielle Arbid, qui depuis 1997 alterne fictions, documentaires et essais, s’inspire du roman éponyme écrit par Annie Ernaux en 1992, pour raconter par le menu ce panel de sentiments contradictoires et intemporels qui accompagnent l’addiction amoureuse, du détachement à l’obsession, de l’oubli de soi au renoncement.
- Copyright Magali Bragard
Quadragénaire divorcée, Hélène (Lætitia Dosch) est professeure d’université. Elle élève seule son fils, aujourd’hui adolescent. Elle mène la vie d’une femme libre. Pourtant, quand elle rencontre Alexandre (Sergei Polunin), trente ans, marié, provisoirement en poste à l’ambassade de Russie, elle tombe dans une dépendance sexuelle qui la submerge bien vite. S’il dégage un magnétisme certain, il est peu loquace et peu démonstratif. C’est lui qui fixe les règles : elle ne doit jamais intervenir dans sa vie de quelque manière que ce soit. Elle attend qu’il décide de l’heure et du jour de leurs ébats et s’y plie amoureusement. Au début, la folie de ces étreintes passionnelles la comble pleinement. L’attente est la première jouissance. Seuls comptent les moments -si chronométrés soient-ils- passés avec l’objet de son désir. Tous les actes de la vie quotidienne, même les plus essentiels, s’effacent pour laisser la place toute entière à cette flamme dévastatrice jusqu’à ce que la souffrance et le manque la conduisent au bord de l’égarement.
- Copyright Magali Bragard
Si, en 1992 déjà, le texte d’Annie Ernaux avait créé la polémique, nul doute que cette soumission totale et assumée à l’élément masculin provoquera cris et grincements de dents du côté de quelques mouvements féministes bien-pensants. Qu’importe ! Ils n’enlèveront à cette œuvre cinématographique rien de sa grâce à restituer la sensualité de cette osmose physique. Sans vulgarité ni fausse pudeur, la caméra, toujours en mouvement, s’attarde voluptueusement sur les courbes des corps et n’ignore rien des bouches qui se cherchent, des mains qui se touchent, des ventres qui se collent. Réalisme cru adouci par le regard affectueux que la réalisatrice pose sur son couple d’acteurs dont elle sublime la beauté en les enveloppant d’une lumière chaude, au creux d’une image peaufinée.
Porté par l’interprétation époustouflante d’une Lætitia Dosch qui, à travers cette mise à nu sans entrave, dévoile une facette inattendue de son talent, Passion simple est avant tout un émouvant portrait de femme. Entre misère et grandeur, il rend hommage à toutes celles qui assument pleinement leur condition féminine.
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