Souvenirs, souvenirs
Le 7 mars 2003
Une jolie fable au goût insolite d’orange amère.
- Réalisateur : Bernard Rapp
- Acteurs : Romain Duris, Sami Bouajila, Jean-Michel Portal, Leonor Varela, Pep Munne
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Espagnol, Français
- Editeur vidéo : Fox Pathé Europa
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– Durée : 1h40mn
Le dernier film de Bernard Rapp a un petit goût insolite d’orange amère. Au cœur de cette jolie fable, quelques zestes de mensonge, trois faux frères réunis par l’amour de leur père adoptif, de vraies retrouvailles et une authentique rédemption.
Il était une fois trois faux frères, qui avaient un faux père qu’ils aimaient d’amour tendre. Cet ersatz de patriarche leur demande d’exaucer son vœu le plus cher. Aller en Espagne, toutes affaires cessantes, pour découvrir l’histoire de leur père adoptif. Les trois faux frères partent donc - en faisant une vraie moue - dans une belle voiture jaune, pour un pays totalement inconnu. Une occasion pour faire de superbes travellings surplombant des paysages bien connus. Vous l’avez compris, nous sommes dans un songe de cinéaste averti, rompu à toutes les situations, même les plus tordues, et la caméra suit, sans faux-semblants, les aventures pour le moins rocambolesques des trois faux frères qui s’aiment d’amour véritable.
Le scénario reste dans l’absurde avec une cocasserie et un humour bon enfant rafraîchissant. Tous les personnages rencontrés sont étonnants, même ceux, à peine esquissés, qui restent sur la frange du film. Le colonel de la Guardia Civil, chanteuse de cabaret la nuit qui s’éprend du frère trompettiste - superbe Romain Duris - Angela (Léonor Varela), pulpeuse, si généreuse de son corps et de ses talents, femme libre et indépendante , qui, elle non plus, ne connaît pas le mensonge. Manolete, le toréador déclassé, remarquablement bien campé par Jean-François Stévenin et qui, avec son sourire douloureux, avoue la blessure fatale qui le rendra incapable de toréer.
Pendant que nous découvrons ces mondes, de vieux Espagnols murmurent entre leurs dents jaunies les horreurs de la guerre civile mais gardent les yeux mutins et pétillants. Chacun veut être le dernier des justes à quitter cette terre. Car c’est aussi une histoire de mémoire.
Il y a bien quelques clichés sur l’Espagne, quelques hésitations dialoguées et des réparties en porte à faux mais ce n’est, au bout du compte, pas si grave, puisque Bernard Rapp s’est fait plaisir en nous amusant et en se jouant de nous et de nos mensonges. Quelques éclats de vie, émouvants parce qu’inachevés... à prendre ou à laisser. La quête est au centre de cette comédie légère. Le voyage initiatique de ces trois jeunes hommes, aux plaies encore fraîches, permettra une cicatrisation salutaire. Un film plaisant qui peut surprendre après l’intensité psychologique d’Une affaire de goût. Une fois prévenu, il suffit de se laisser porter !
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