Paradis : amour, le film choc de Cannes 2012 ?

Habitué des polémiques, le réalisateur autrichien Ulrich Seidl revient en compétition à Cannes, cinq ans après son remarqué Import/Export, avec le premier volet d’une trilogie.

L’argument de la trilogie : Trois femmes autrichiennes en quête d’épanouissement : la première part au Kenya pour y effectuer du tourisme sexuel, la seconde n’a que Dieu comme seul amour, la troisième souffre de surpoids et perd sa virginité dans un centre de thalassothérapie.

Notes : D’Ulrich Seidl, réalisateur autrichien et ancien documentariste, on connaît surtout Import/Export sous nos latitudes, long et accablant portrait d’une Europe de l’Est ployant sous le poids d’une société viciée. Le film, présenté en compétition officielle à Cannes en 2007, avait divisé la critique mais ne laissait personne indifférent. Le goût du choc et de la provocation semblent très bien convenir à Seidl, lauréat d’un Grand prix à la Mostra de Venise pour Dog days, son premier long-métrage de fiction. Encore une fois présent sur la Croisette cette année, le cinéaste confirme son goût pour les destinées croisées : Paradise : Liebe (titre étonnant) suit la trace de trois femmes dans un périple à l’étranger, chacune suivant sa voie propre (pour mieux se perdre ?). Si cette nouvelle trilogie annonce un cinéaste un peu assagi, force est de constater qu’il traite toujours de thèmes sensibles, entre tourisme sexuel, misère affective, obésité et difficulté de concilier la vie et la religion. Le premier volet serait-il un petit brûlot pour secouer la torpeur de la Croisette ? On peut en tout cas noter que, entre Seidl et Haneke, les auteurs qui nous promettent le plus d’"amour" à Cannes cette année sont ceux les moins susceptibles d’en donner...