Le 25 février 2024
Encore plus stupide que dans le premier épisode, OSS 117 traverse le Brésil avec tous ses préjugés. Jean Dujardin, au meilleur de sa forme, trouve en Louise Monot une excellente partenaire.
- Réalisateur : Michel Hazanavicius
- Acteurs : Jean Dujardin, Serge Hazanavicius, Louise Monot, Alex Lutz, Rüdiger Vogler, Laurent Capelluto, Pierre Bellemare, Reem Kherici, Ken Samuels
- Genre : Comédie, Espionnage
- Nationalité : Français
- Distributeur : Gaumont Distribution
- Durée : 1h40mn
- Date télé : 3 mars 2024 23:20
- Chaîne : W9
- Date de sortie : 15 avril 2009
- Voir le dossier : La saga OSS 117
L'a vu
Veut le voir
Résumé : Douze ans après Le Caire, OSS 117 est de retour pour une nouvelle mission à l’autre bout du monde. Lancé sur les traces d’un microfilm compromettant pour l’État français, le plus célèbre de nos agents va devoir faire équipe avec la plus séduisante des lieutenants-colonels du Mossad pour capturer un nazi maître chanteur. Des plages ensoleillées de Rio aux luxuriantes forêts amazoniennes, des plus profondes grottes secrètes au sommet du Christ du Corcovado, c’est une nouvelle aventure qui commence. Quel que soit le danger, quel que soit l’enjeu, on peut toujours compter sur Hubert Bonisseur de la Bath pour s’en sortir...
Critique : Avec leur première relecture parodique d’OSS 117, Michel Hazanavicius et son scénariste Jean-François Halin avaient privilégié une forme de comique arty, à la fois réaliste et décalé, cinématographiquement référencé. Pour la suite des aventures d’Hubert Bonisseur de la Bath, le metteur en scène pousse le curseur plus loin, s’attaquant à des sujets sensibles comme l’antisémitisme, avec un paratonnerre tout à fait idéal, puisque la forfanterie du héros assujettie à sa bêtise intrinsèque, permet de le ventriloquer à loisir, pour animer l’esprit d’une certaine France raciste, machiste, furieusement conservatrice. Les nazis sont toujours de la partie, qui tentent de reconstituer un nouveau régime dans cette Amérique du Sud si favorable à leur dissimulation. Pour les combattre, OSS fera alliance avec une nouvelle alliée, Dolorès Koulechov, qu’il prend évidemment de haut. Le duo permet à Jean Dujardin et Louise Monot de réinventer l’alliance de l’auguste et du clown blanc, dans une configuration semblable au premier opus : à ce jeu, les deux comédiens sont excellents. Le personnage d’OSS 117 continue de traverser un monde décoloré par ses préjugés insupportables. Que l’action se passe au Brésil ou en Egypte, ses certitudes incarnent une "Bêtise au front de taureau", qui ravage tout sur son passage : les gags se multiplient avec un égal bonheur et on aurait peine à tous les citer. On privilégiera quelques moments surréalistes : ainsi, cette question candide posée à l’employée de l’ambassade d’Allemagne, sur l’existence d’une amicale d’anciens nostalgiques du Troisième Reich, ou les jeux de mots foireux qui d’abord réjouissent le supérieur d’OSS Armand Lesignac (excellent Pierre Bellemare), puis le désolent ("Li couchette") ; ou bien, le discours humaniste asséné à un conglomérat de fanatiques hitlériens réunis en soirée, les propos antisémites tenus à des agents du Mossad complètement abasourdis, la baffe infligée à Fredrich « Heinrich » von Zimmel, qui critique son nazi de père...
La connerie d’Hubert est hautement contagieuse, elle semble même contaminer son "faux" ami William « Bill » Trumendous, sorte de double yankee, qui lui dit sans doute la réplique la plus drôle du film, avec un accent à couper au couteau : "Il vivait dans un groupe hippie". Réponse d’OSS 117 : "Quelle horreur, vivre dans l’urine !". Face à lui, Dolorès ne se départit pas de son flegme et son opiniâtreté, recadre constamment son binôme imbécile, comme le faisait Larmina, dans le premier épisode. A travers ses mots, transitent quelques phrases bien senties sur le régime gaulliste. Parlant avec son comparse de la dictature, la jeune femme accélère soudain son débit : "Comment vous appelez un pays qui a comme président un militaire avec les pleins pouvoirs, une police secrète, une seule chaîne de télévision et dont toute l’information est contrôlée par l’État ?".
OSS 117 est un bonheur de comédie, sublimée par un acteur irrésistible, que l’on a hâte de retrouver dans de nouvelles aventures. Bonne nouvelle : elles sont annoncées pour 2021.
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.