Le 28 avril 2024
Cette errance dans les rues de Paris et dans celles d’Oslo, promenades par procuration et par souvenirs, emprunte à Patrick Modiano, à ses cafés et à ses hôtels, à ses nuits et à ses ombres.


- Auteur : Didier Blonde
- Collection : Blanche
- Editeur : Gallimard
- Genre : Roman
- Nationalité : Française
- Date de sortie : 4 avril 2024
- Plus d'informations : Le site de l’éditeur

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Résumé : « Inga. Je me suis répété ce nom, si clair, que j’avais dû lui dire bien des fois. Elle avait dix-huit ans, peut-être. Pas plus. Toujours en jean et tee-shirt blanc. Elle ne portait pas de bijoux, sauf une petite croix au bout d’une chaîne passée autour du cou. Elle m’avait hébergé dans un appartement où elle restait seule pendant les vacances de ses parents partis sur une île en Suède, m’avait-elle expliqué. La couette du lit étalée sur le sol. Un grand fauteuil en osier dans un angle. Une guitare posée dessus (que jouait-elle sur cette guitare ? Des chansons de Leonard Cohen ou de Joni Mitchell ?). Des posters aux murs. Des livres sur une étagère en bambou. Elle me parlait de celui qu’elle était en train de lire. Je ne me rappelais plus son titre. Mais son auteur était Cora Sandel. Oui, c’est par Inga que j’avais entendu pour la première fois le nom de Cora Sandel. »
Critique : Spécialiste du cinéma muet, à l’image de Didier Blonde, son narrateur reçoit un jour une lettre de Liv Fure, une réalisatrice norvégienne, missive qui ranime des souvenirs enfouis profondément. Aussi étonnant que cela paraisse, il avait oublié ces semaines passées à Oslo après le lycée, ces moments en compagnie d’Inga, une jolie osloïte qu’il a aimée aussi passionnément que brièvement, semble-t-il. Il essaie ainsi de se saisir de souvenirs qui lui échappent, les visages, les voix et les silhouettes restant brouillées et indistinctes dans sa mémoire. Pour cette raison, il accepte de servir de guide parisien à Liv, sur les traces de Cora Sandel, une artiste norvégienne du siècle dernier méconnue en France, et d’Alberte, son héroïne la plus célèbre qu’elle a fait déambuler dans Paris.
Le héros erre donc dans les rues de la capitale, Liv à son bras, vagabondant d’un café à un atelier, d’un hôtel miteux à une venelle qui semble être une passerelle menant vers hier. Sur les traces de l’écrivaine et de son personnage, il est aussi en quête de réminiscences et de réponses, cartographiant Paris et Oslo pour mieux faire répondre les lieux à sa mémoire.
Ce roman est empli d’une désuétude classique qui répond parfaitement à son sujet et à cette quête mémorielle. Empli d’échos modianesques, Oslo, de mémoire est une visite dans le passé, une douce errance dans des remembrances et des clichés jaunis, des mots norvégiens pour ancrages.
Didier Blonde - Oslo, de mémoire
Gallimard
160 pages
17 euros
140 x 205 mm