Nymphéas noirs - La chronique BD

Le roman de Michel Bussi était déjà terriblement imbibé par la peinture, mais son adaptation en format BD par le tandem Duval/Cassegrain a su lui donner un aspect graphique et une narration à la fois renouvelés et diablement proche de l’inspiration impressionniste originelle. Difficile de ne pas entrer dans les détails et les spoilers pour dévoiler la beauté de l’intrigue, grâce à des fils narratifs tendus et distendus, des personnages vivaces et fugaces, et un mystère soigneusement enveloppé. Les connexions avec les milieux de la peinture, mais aussi du roman comme Aurélien, apportent une touche culturelle bienvenue, car toujours diffuse, sans prétention mais avec passion, comme le travail d’un savant qui voudrait transmettre sans étaler son savoir. L’inspecteur et l’institutrice ont chacun à leur façon cette volonté, et puisent dans des sentiments humains qui font leur charme, défauts et faiblesses compris.

Didier Cassegrain, Fred Duval / Dupuis

C’est une véritable toile de maître qui se dessine petit à petit dans les pages de Nymphéas noirs, avec une atmosphère où le flou impressionniste est logique, imprégné, splendide. Dans un village figé, hors du temps, les références à la peinture défilent, avec l’importance non négligeable des nymphéas par petites touches ou grand hommage. Fred Duval a su se mettre au niveau des grands maîtres pour délivrer des personnages divers, une ambiance polar et une envie de grand air et de liberté. Réunir tous ces éléments n’était pas chose aisée, mais il y est parvenu avec élégance.

Didier Cassegrain, Fred Duval / Dupuis

Magnifique hommage au roman de Bussi qui lui-même rendait hommage à Monet, l’adaptation est ici particulièrement réussie, l’album apportant notamment une dimension graphique parfaitement dans le ton du récit et de l’hommage artistique.