Le 1er novembre 2016
One Piece est de retour dans un long-métrage qui séduira autant les fans qu’il laissera les autres indifférents.


- Réalisateur : Hiroaki Miyamoto
- Acteurs : Hikari Mitsushima, Mayumi Tanaka , Akemi Okamura
- Genre : Action, Animation, Manga
- Nationalité : Japonais
- Durée : 2h00mn
- Date de sortie : 2 novembre 2016
- Voir le dossier : Dossier One Piece

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Résumé : Dans sa quête du One Piece, l’équipage au Chapeau de Paille arrive sur Grantesoro, capitale mondiale du divertissement, où les hommes fortunés viennent jouer au casino et assister aux spectacles les plus grandioses. Grantesoro est un sanctuaire imprenable contrôlé par l’Empereur de l’Or, Gild Tesoro. Même la Marine ne peut y intervenir. Mais Luffy et ses compagnons vont vite découvrir l’effrayante face cachée de cette ville et devront risquer leurs vies pour tenter de s’en échapper.
- Copyright Toei Company
En quelques années, One Piece se sera imposé comme l’un des shōnens les plus importants, aux côtés de Dragon Ball et de Naruto, en matière de vente et de popularité. Mais également en ce qui concerne sa longévité avec un nombre de volumes et d’épisodes stratosphérique (comptez 82 volumes et 760 épisodes à l’heure où cette critique est écrite, l’auteur du manga ayant annoncé en avoir encore pour dix ans...). Ainsi, il est de tradition pour ce genre de mastodonte de se voir gratifier d’OAV et de long-métrage, le dernier en date étant le sobrement intitulé One Piece : Gold.
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Sortis en juillet au Japon (où il aura bénéficié d’un colossal succès), ce nouveau film prenant place dans l’univers créé par Eiichirō Oda se déroule entre les arcs Dressrosa et Zo et place notre équipage d’atypiques pirates mené par Luffy sur Grantesoro, un gigantesque navire rempli de casino (dont l’irrémédiable inspiration est comme de bien évidemment Las Vegas, on y retrouve même le fameux Casino). Là, ils seront confrontés à Gild Tesoro, un individu éminemment riche pouvant manipuler l’or.
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Ainsi les fans de l’œuvre originale ne seront pas dépaysés avec un schéma qui ne diffère guère de ce que l’on peut trouver dans le manga originel. Se retrouvent ainsi un tas de personnages secondaires toujours très charismatiques aux pouvoirs et caractéristiques absurdes, un univers visuel riche et fécond, ainsi que des combats relativement épiques, bien que ceux-ci interviennent surtout durant la dernière partie du film. Et si les qualités propres au shōnen sont bien présentes, c’est aussi le cas de ses défauts, et One Piece : Gold tombe plus souvent qu’à son tour dans les écueils du genre. Il est donc à regretter ce piège classique qu’est le fan service, totalement forcé, prenant ici la forme de l’hypersexualisation d’absolument tous les personnages féminins (offrant quelques jolis moments de gêne lors des gags les plus lourdauds), ainsi que de l’arrivée impromptue de protagonistes de la saga dont la présence se greffe à l’intrigue de la manière la plus artificielle qui soit. Toujours dans les choses à déplorer, citons le très convenu pitch sur l’amitié et le fait de ne jamais abandonner, que l’on a que trop entendu depuis la diffusion des Chevaliers du Zodiac dans le Club Dorothée, d’autant que le discours ne s’est jamais enrichi depuis et nous est ici lancé en pâture de manière quelque peu hasardeuse. Enfin, signalons une animation correcte mais pas toujours au top (si on la compare à ce que l’on peut trouver dans les récents long-métrages Dragon Ball Z).
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Pourtant, et fort heureusement, quelques bonnes surprises sont à signaler. Ainsi, la ville de Grantesoro, si elle ne dévoile pas tout son potentiel, nous offre son lot de beaux moments, dont une très sympathique et plutôt intense course d’automobiles. Mais surtout le film se permet une réflexion, certes peu poussée, sur la vacuité de l’argent, notamment lors d’une scène dont le décor évoque (de loin, entendons-nous bien) le final du Spirale de Junji Ito.
One Piece : Gold, à l’instar d’autres réalisations du genre, est donc une œuvre dont les quelques faiblesses de scénario et l’univers que l’on ne nous introduit jamais en font avant toute chose un produit à destination des fans, en cela le boulot y est clairement fait. Les allergiques au manga d’Eiichirō Oda ou ceux qui n’y sont tout simplement pas familiers ne trouveront quant à eux que peu, voire aucun intérêt à un film qui ne s’adresse définitivement pas à tout le monde.