Drôle de guerre (des sexes)
Le 27 juillet 2017
Une comédie musicale, estivale et décontractée, à l’humour délicieux qui rend hommage au burlesque et à Jacques Rivette.
- Réalisateur : Hervé Le Roux
- Acteurs : Pierre Berriau, Lucas Belvaux, Antoine Chappey, Nathalie Richard, Marilyne Canto, László Szabó, Marie Matheron, Yves Afonso, Maryse Cupaiolo, Bernard Ballet, Michel Bompoil, Pierre Gérard, Margaux Hocquard, Anne Benhaïem, Charlotte Léo
- Genre : Comédie musicale
- Nationalité : Français
- Durée : 1h47mn
- Date de sortie : 21 mars 2001
L'a vu
Veut le voir
– Début du tournage : 23 août 1999
– entrées en fin d’exclusivité (France) : 22247
L’argument : Fanfan quitte son copain Charles et pense pouvoir être hébergée par son amie, Joss. Cependant, au même moment, Joss abandonne le domicile conjugal. Fanfan et Joss n’ont plus qu’à aller frapper à la porte de Manu, la sœur de Fanfan, qui les recueille jusqu’à ce que Mytch, le compagnon de Manu, ne mette tout le monde à la porte…
Notre avis : Membre du jury et professeur à la Fémis, Hervé Le Roux est connu avant tout pour son documentaire Reprise (1996), admirable film-enquête partant d’un plan-séquence célèbre filmé par quelques étudiants de l’IDHEC au moment de la fin d’une longue grève aux usines Wonder de Saint-Ouen en juin 1968 et partant à la recherche, 28 ans après les faits, de l’identité de la jeune femme qui criait face à la caméra qu’elle ne remettrait jamais les pieds dans cette taule. Il a également réalisé, dans la même veine, le court-métrage Sortis d’usine, consacré à la fermeture de l’usine Renault de Vilvoorde.
Avec On appelle ça… le printemps il changeait radicalement de ton et de genre, renouant avec l’esprit de son premier long-métrage de fiction Grand bonheur, comédie chorale accompagnant les déambulations d’un groupe d’étudiants dans le Paris du mois de juillet 1992. Une partie de la joyeuse troupe d’acteurs de ce film reviennent d’ailleurs dans celui de 1999, certains (Charlotte Léo, Lucas Belvaux, Nathalie Richard) pour de brèves apparitions amicales ; d’autres (Marilyne Canto ou László Szabó) pour des rôles de premier plan.
- On appelle ça…le Printemps (1999-2001) Hervé Le Roux
Un parti pris relie les deux films, celui d’intercaler dans leur déroulement des intermèdes musicaux sans lien direct avec l’action en jouant délibérément sur le principe de la rupture de ton. Ce procédé rappelle celui adopté dans Out:1 - Noli me tangere, l’esprit de Rivette soufflant d’ailleurs souvent ici.
Dans Grand bonheur on répétait un spectacle d’opérette. Dans On appelle ça… le printemps des intermède bouffes de Lully et Marc Antoine Charpentier sont interprétés avec un entrain communicatif par des chanteurs amateurs en costumes dix-septième dans des décors scéniques colorés. La gaucherie touchante et le côté parfois approximatif des prestations sautent aux oreilles mais n’entravent finalement pas le plaisir éprouvé à entendre ces irrésistibles compositions, le nuançant même d’une touche d’émotion.
- On appelle ça…le Printemps (1999-2001) Hervé Le Roux
Il y a là comme une profession de foi prônant les vertus bienfaisantes du désordre productif de l’amateurisme opposées à celles d’un professionnalisme qui vire facilement à la simple démonstration de maîtrise stérile.
C’est dans le même esprit de décontraction affichée, en laissant une large part à l’improvisation tout en accordant une attention méticuleuse aux détails, que Le Roux orchestre les rebondissements d’un scénario inspiré de la comptine des trois petits cochons. Les péripéties loufoques qui ponctuent l’équipée de son joyeux trio féminin rendent hommage au dessin animé (explosions et catastrophes dont on ressort indemne), au burlesque à base de courses poursuites et de batailles de tartes à la crème ou encore à la commedia dell’arte.
L’humour, délicieux, repose sur l’ajustement permanent entre le caractère excessif, outré des situations et une décontraction affichée ainsi que sur le plaisir communicatif des acteurs à se déguiser (Marilyne Canto en Napoléon ou Marie Matheron en pirate à la jambe de bois !), à naviguer entre le surjeu et le feint détachement.
Un touche de mélancolie lunaire (la gravité pensive de László Szabó), toujours très drôle) apporte parfois une note grave bienvenue à cette comédie débridée touchée par la grâce.
- On appelle ça…le Printemps (1999-2001) Hervé Le Roux
Galerie Photos
Le choix du rédacteur
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.