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Le 14 juin 2005
Ça se bouffe pas, ça se mange. Et ça se lit. Avec délectation.
Ça se bouffe pas, ça se mange. Et ça se lit. Avec délectation.
En 1547, échoué sur l’île de Saint-Vincent au large de ce qui allait devenir le Brésil, le mercenaire Hans Staden était capturé par une tribu d’Indiens. Dix ans plus tard, il livrait de cette aventure un texte qui allait devenir l’un des premiers et plus étonnants documents ethnologiques sur le Nouveau Monde. Et pas seulement parce qu’il raconte, par le menu, comment la tribu des Tuppinambas faisait rôtir ses prisonniers avant de les dévorer, destin auquel l’auteur put échapper.
Réédité par Métailié avec ses nombreuses illustrations d’origine (conservées dans cette version de poche), l’ouvrage vaut le détour. Ne serait-ce que pour son sous-titre, Véritable histoire et description d’un pays habité par des hommes sauvages, nus, féroces et anthropophages situé dans le nouveau monde nommé Amérique inconnu dans le pays de Hesse avant et depuis la naissance de Jésus-Christ jusqu’à l’année dernière.
La suite reste à la hauteur, pas tant pour le style (même si le ton précis et clinique de Staden peut faire sourire - "Le lendemain il fut dévoré. On verra à la fin de l’ouvrage les cérémonies qui s’observent à cette occasion.") que pour la richesse des détails. Organisation sociale, alimentation, adresse à la chasse, ornements, religion (les Tuppis vénèrent une calebasse), armes, faune, le mercenaire a mis à profit sa captivité pour observer de près la vie des Indiens. Le morceau de choix restant, évidemment, la description des rites observés lors du sacrifice des prisonniers, aux crânes fracassés d’abord, aux bras et jambes coupés ensuite, enfin aux corps rôtis puis engloutis par toute les membres de la tribu. Un acte de vengeance pour leurs frères et sœurs massacrés par les hommes blancs, habillés, goûtant peu à la chair humaine mais qui n’avaient rien à envier aux sauvages question férocité.
Hans Staden, Nus, féroces et antropophages (traduit de l’allemand par Henri Ternaux Compans), Métailié, coll. "Suites", 2005, 260 pages, 8 €
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