Le 29 septembre 2011
- Réalisateur : Gaël Morel
- Acteurs : Béatrice Dalle, Stéphane Rideau, Dimitri Durdaine
- Genre : Drame, LGBTQIA+
- Nationalité : Français
A la réflexion sobre sur le sentiment d’abandon des homosexuels face au vieillissement, Gaël Morel préfère surtout le traitement par la complaisance. On ressort de l’expérience, déçu, déconcerté et un peu dégoûté !
– Durée : 1h40mn
A la réflexion sobre sur le sentiment d’abandon des homosexuels face au vieillissement, Gaël Morel préfère surtout le traitement par la complaisance. On ressort de l’expérience, déçu, déconcerté et un peu dégoûté !
L’argument : Vassili, prostitué vieillissant aux pulsions criminelles, trouve un jeune homme inanimé dans le Bois de Boulogne et le recueille chez lui. Les deux hommes, devenus complices et amants, se prostituent ensemble et volent leurs clients. Mais peu à peu, l’étau se resserre suite aux menaces de représailles et le couple doit fuir Paris précipitamment. La cavale commence...
Notre avis : Pour les jeunes lecteurs qui nous suivent, il est important de rappeler que Gaël Morel était l’un des grands espoirs du cinéma français des années 90. Une révélation d’acteur chez Téchiné (Les roseaux sauvages), au jeu subtil et mature, qui passa immédiatement à la réalisation avec plus ou moins de bonheur : pour le meilleur Les chemins de l’Oued, une claque ! Pour le pire, Le clan et sa superposition de corps masculins dénudés. Depuis l’échec du très attendu Après lui, oeuvre sur le deuil intéressante présentée à Cannes, avec Catherine Deneuve, on l’avait un peu perdu de vue, à grand regret, même si surgit de nulle part un téléfilm honnête sur l’homosexualité d’un ado dans les années 80, New Wave en 2009.
Aujourd’hui, c’est avec consternation que l’on accueille son dernier métrage, Notre paradis, au titre bien mensonger pour le spectateur qui y verra surtout l’image de son purgatoire. L’idée de départ était pourtant séduisante, puisque le réalisateur aborde le thème de l’impossible vieillissement de l’homosexuel dans notre société. Revenant sur le cliché du jeune gay populaire, capable d’aligner les rencontres sexuelles, de séduire à la seconde, il le confronte ici aux premières rides, aux quelques kilos en trop, et à l’abandon douloureux par une communauté obnubilée par l’apparence, qui ne couche qu’avec l’immaculée jeunesse de moins de 27 ans...
Malheureusement, c’est dans la révolte, le glauque et l’outrance que le cinéaste a décidé de s’investir. Une révolte par la violence meurtrière, celle d’un trentenaire au seuil de la quarantaine (joué par Stéphane Rideau), bedonnant, prostitué depuis la nuit des temps (son adolescence ?), qui, de rage, finit par salement abîmer le portrait des vieux qui le paient. Au bord de la démence, il rencontre gisant sur le sol du Bois de Boulogne, un jeune homme au physique angélique qu’il va prendre sous son aile protectrice, ou plutôt autodestructrice. Plans à trois monnayés et sordides avec des mecs tordus (mais que vient faire le rat dans ce plan maso ?) où il devient la cinquième roue du carrosse, cavale à Lyon chez une ancienne copine (Béatrice Dalle), la quarantaine passée, mais qui, bonne mère de famille d’un môme de 10 ans, a elle-même un penchant malsain pour les minets de 15-20 ans...
Pour faire passer son message, Gaël Morel s’applique à rendre ses personnages détestables ; il a beau les déshabiller à outrance (une autre complaisance qui confine à la gratuité), l’exercice de séduction tourne plus à la répulsion pure. Le nihilisme ennuie, révulse et nous détourne définitivement du propos pourtant louable. Dans le même genre, on préfèrera largement les essentiels Un ano sin amor ou encore Vil romance.
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