Northfork

Le dernier volet de la trilogie des frères Polish sur l’Amérique profonde nous propulse dans un village sur le point d’être rayé de la carte.

L’argument : Dans deux jours, le village de Northfork aura cessé d’exister, définitivement englouti sous les eaux d’un nouveau barrage. Des employés du gouvernement, sanglés dans leurs imperméables noirs, sont engagés afin de convaincre les derniers irréductibles d’évacuer leurs terres. Au cœur de la tourmente, un orphelin de neuf ans, cloué au lit par de fortes fièvres, rêve de créatures extraordinaires et angéliques.

Notre avis : Pour le dernier volet de leur trilogie sur l’Amérique profonde (après Les frères Falls et Jackpot), les frères Polish signent une œuvre onirique et surréaliste à travers la disparition programmée d’un petit village perdu au fin fond du Montana. Un traumatisme annoncé pour les derniers habitants contraints de quitter le seul lieu où ils aient jamais vécu. Chacun va se réfugier dans ce qu’il peut, sa conscience oscillant entre rêve et réalité, entre vie et mort. Le père Harlan (Nick Nolte impeccable) se raccroche à son devoir et soigne un jeune orphelin, Irwin. Irwin parle à des personnages qu’il prend pour des anges mais dont il ne trouve pas les ailes...
Doté d’une imagerie exceptionnelle digne d’un tableau de Dali, Northfork est une fable mystique et unique en son genre. Une sorte de conte populaire dans lequel on peut lire clairement plusieurs influences de cinéastes comme Wim Wenders (pour l’esthétique), Tim Burton (pour la vision féerique) ou David Lynch (pour le mysticisme). On pourra tout de même reprocher aux frères Polish certaines longueurs dans ce film énigmatique et pourtant fort séduisant.

Coup d’œil : Northfork a été sélectionné en compétition officielle au Festival du film américain de Deauville 2003.