No Body Saison 1 Épisode 2 - La chronique BD

Second épisode de la saison 1 de No body, ce n’est pas d’une série télévisée américaine dont on parle, mais d’un comic à l’atmosphère typique des États-Unis. C’est une ambiance très HBO, façon True Detective ou Sons of Anarchy, que l’on retrouve néanmoins dans les pages créées de toute pièce par Christian De Metter. Ce nouvel épisode se consacre toujours au passé d’un ancien flic, accusé d’un ribambelle de crimes, et va se confier à un psychiatre. Sous fond de complot national, le premier opus avait bien démarré, c’est désormais au fond des choses, dans la boue du quotidien des criminels que se plongent le héros et le lecteur. Un héros qui a mal séparé la limite entre son travail d’agent infiltré et sa manière d’être tous les jours. Un lecteur qui commence à éprouver de l’empathie pour les personnages, qui sont du bon côté en ayant chacun une part d’ombre. Les souvenirs et explications se concentrent autour d’un groupe de motards néo-nazis, avec une figure de chef intelligent et violent. L’entrée dans cette basse fosse se fait lentement, presque en douceur. De temps en temps, des pulsions, des poussées d’agressivité éclataient, mais sans réelle conséquence ou continuité, jusqu’à parvenir au dénouement final. Ou plutôt un véritable cliffhanger digne du petit écran.

© Soleil

Côté dessin, le rendu est un peu flou, sans trait appuyé ou contraste fort, avec un héros aux airs de Colin Farrell et des décors poussiéreux. C’est l’Amérique profonde qui donne le ton, loin du rêve, plus proche du purgatoire que le héros hante, avec ses peines et ses regrets. Que ce soit dans les murs aux barreaux de la prison ou les routes toutes droites du désert, il n’y a pas de vraie lumière, pas de vraie sortie. Là encore, l’ambiance peut s’apparenter aux choix que font les réalisateurs, avec des zooms éclairs, des séquences plus longues, plus lentes aussi. Le lecteur doit s’attarder sur des détails, des mots jetés par un personnage, une simple pensée... Rien n’est laissé au hasard, tout semble appartenir à un déroulé organisé, pensé pour être vu, presque écouté, dans tous les cas suivi de près.

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Polar plein de suspense, No body poursuit sur sa lancée avec un épisode qui ne décolle pas vraiment au niveau intensité mais qui continue de s’engouffrer dans les entrailles, à la fois des personnages et de l’histoire. De très bon augure pour la suite de la saison...