Le 22 février 2019
Quand une justice décomplexée déshabille sans tabou nos sociétés, on s’enivre d’un vent de liberté que l’on croyait à jamais disparu.
- Réalisateurs : Jean Libon - Yves Hinant
- Genre : Documentaire
- Nationalité : Français, Belge
- Distributeur : ARP Sélection
- Durée : 1h39mn
- Box-office : 203 259 entrées France / 54 158 entrées Paris Périphérie
- Date de sortie : 7 février 2018
– Festival des Arcs 2017
– César 2019 : Meilleur Documentaire
Résumé : "Ni juge ni soumise" est le premier long-métrage issu de {Strip tease}, émission culte de la télévision belge. Pendant trois ans les réalisateurs ont suivi à Bruxelles la juge Anne Gruwez au cours d’enquêtes criminelles, d’auditions, de visites de scènes de crime. Ce n’est pas du cinéma, c’est pire.
Notre avis : Dans l’imaginaire collectif, la justice s’apparente plutôt à une vieille dame rigide peu portée sur la plaisanterie. En installant Anne l’insoumise au cœur de leur documentaire directement inspiré de l’émission Strip tease née en Belgique dans les années 80, Jean Libon et son co-réalisateur Yves Hinant nous prouvent le contraire. Durant trois ans, ils ont suivi Anne Gruwez, (à qui avait déjà été consacré un numéro de Strip tease intitulé Madame la juge) une juge d’instruction bruxelloise à l’anti-conformisme réjouissant dotée d’un physique de bande dessinée et d’un phrasé malicieux égayé d’une incomparable pointe d’accent belge. Au volant de sa 2CV, elle arpente les rues de la capitale et tel un guide touristique, signale les lieux où se sont déroulés les faits divers tragiques dont elle a eu la charge. Puis, elle nous invite dans son bureau pour un partage sans fard de son quotidien au cœur d’une humanité tour à tour noire, drôle, grinçante ou cruelle.
Si la réouverture d’une enquête non résolue depuis vingt ans tient lieu de fil rouge et présente une occasion rare d’explorer les arcanes d’un monde judiciaire habituellement fermé, ce sont bien les rencontres entre cette représentante de la loi généreuse et au caractère bien trempé et ces cabossés de la vie tantôt terrifiants, tantôt touchants qui créent la dynamique de ce documentaire atypique.
- Copyright Anne Gruwez
Oreille attentive et compatissante au récit d’une prostituée qui déroule sans sourciller les moindres détails de son métier, elle sait se faire pédagogue à l’écoute d’ une ubuesque histoire de consanguinité mais devient virulente face à celui qui se réfugie derrière ses traditions culturelles pour justifier des violences conjugales. Habituée à voir toutes les turpitudes de l’âme humaine se déverser dans son modeste bureau, elle conserve bon sens et franc-parler même sous l’effet des propos glaçants de la mère infanticide dévorée par la folie.
- Copyright Anne Gruwez
Partisans de la bonhomie irrévérencieuse, les réalisateurs osent tout et prennent un malin plaisir à mettre le doigt là où ça fait mal. Mêlant l’humour noir, l’absurde et l’humour saupoudrés tantôt de vulgarité, tantôt de poésie, ils font preuve d’ un vrai talent pour dénicher les situations tragi-comiques les plus percutantes et décrypter avec un cynisme bienveillant les méandres de nos sociétés contemporaines. Respectant scrupuleusement le cahier des charges Strip tease, ils excluent tout écrit préalable, tout commentaire, toute interview et toute musique, afin de traquer le réel dans ses moindres recoins. La caméra se fait toute petite pour ne laisser filtrer que la plus pure authenticité si dure soit-elle.
Est-ce un documentaire, ou une fiction ? De l’art ou du cochon ? Ce n’est pas du cinéma....c’est pire affirment les réalisateurs. Il est vrai que cette description sans artifice de la société telle qu’elle est est parfois pire que ce que l’on peut imaginer.
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Fichou Geneviève 18 mars 2018
Ni juge, ni soumise - la critique du film
Contrairement à ce que certains ont pu dire, il n’y a ni jugement ni mépris ni racisme dans ce film.
C’est notre propre mise à nu qui nous est révélée dans cette mise à nu d’autrui.
C’est un miroir qui nous renvoie notre propre "humble humanité".
Quand nous rions, c’est de nous que nous rions, autodérision offerte généreusement par les auteurs du film : plongée abyssale et hallucinante !
Ce film est tout simplement génial pour qui le regarde au deuxième,troisième,quatrième... degré.
nani 8 mars 2019
Ni juge, ni soumise - la critique du film
Génial ? non quand même pas . Même style que l’ancienne équ !pe de Strip Teese , c’est à dire vision gênante des bas-fonds de la société . Je n’ai pas ri . Comment rire devant des gens ignorants jusqu’à la sottise , ou de la folie d’une mère tueuse ? la juge montre parfois de l’humanité , et une incroyable et sans doute apparente imperturbabilité devant une telle misère .rappelons que c’est un dcumentaire .