Eaux perverses
Le 26 juin 2012
Un film très curieux et séduisant entre références Hitchcockiennes et complexes Oedipiens qui se distingue par l’originalité de la mise en scène, la justesse de son scénario, la richesse de la bande-son et l’excellence de son interprétation.
- Réalisateur : David Mackenzie
- Acteurs : Jamie Sives, Jamie Bell, Sophia Myles, Claire Forlani
- Genre : Drame, Thriller
- Nationalité : Britannique
- Durée : 1h35mn
- Titre original : Hallam Foe
- Date de sortie : 9 juillet 2008
Un film très curieux et séduisant entre références Hitchcockiennes et complexes Oedipiens qui se distingue par l’originalité de la mise en scène, la justesse de son scénario, la richesse de la bande-son et l’excellence de son interprétation.
L’argument : Hallam Foe, 17 ans, vit en pleine campagne écossaise avec son père et sa belle-mère. Leurs relations sont assez difficiles. Perturbé par la disparition de sa mère, cet adolescent n’a qu’une passion : la vie des autres. Il a même développé une étrange manie : espionner les individus qui l’entourent. A la suite d’une violente dispute avec son père, Hallam décide de quitter le nid familial pour Edimbourg. Du haut des toits de la capitale, il se met alors à découvrir la ville et ses habitants et plus particulièrement la troublante Kate dont le visage lui paraît très vite familier...
Notre avis : Après avoir plongé dans les eaux érotico-fantastiques d’un vaudeville anxiogène (le précédent Young Adam), David MacKenzie continue dans My name is Hallam Foe à plaquer des codes de films noirs sur une trame évanescente où le réel et le fantastique se cherchent joliment des noises. En prenant comme personnage principal un adolescent morbide qui a quelques problèmes de communication avec son père, sa belle-mère (et le monde entier), le cinéaste évacue les clichés pénibles pour pénétrer d’emblée dans la psyché tordue de ce jeune homme plutôt antipathique et fâché avec l’existence et en saisir les inquiétudes béantes. Son parcours inconsciemment Oedipien est jalonné de références Hitchcockiennes qui, miraculeusement, sans doute grâce à la fluidité de la mise en scène et du montage ou à la légèreté du jeu des comédiens, n’écrasent pas la personnalité d’un cinéaste qui, de film en film, cherche son ton, expérimente comme un fou et surtout enregistre le désir dans tous ses états. Pas comme tout le monde.
Film noir d’une clarté immaculée, My name is Hallam Foe essaye de surprendre au détour de chaque plan. Une scène équivoque de voyeurisme où l’ado semble convoiter un couple en dit long sur les abîmes de perversité que MacKenzie peut côtoyer. Mais à aucun moment il n’en fait trop ni même tombe dans le mauvais goût racoleur. Comment ? En restant extrêmement juste dans ce portrait d’un ado qui déteste son entourage parce qu’il se déteste lui-même. Dans cette sexualité ambiguë où il ne sait pas s’il est attiré par la femme dont il espionne les moindres faits et gestes pour le sexe ou pour l’affection maternelle. MacKenzie reste toujours dans cette indécision permanente entre les genres qui sont à disposition. C’est moins une incapacité à choisir qu’à emmener le spectateur dans les friches d’un scénario complexe. En l’état, son film excitant et ludique séduit autant l’œil que l’esprit. Beau portrait d’ado. Belle histoire d’amour. Beaux acteurs (Jamie Bell, acteur de plus en plus incroyable depuis L’autre rive). Beau travail.
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Norman06 29 avril 2009
My name is Hallam Foe - la critique
Remarquable film anglais, au ton original, même si MacKenzie est à la fois le petit cousin de Loach et de Hitchcock. Les séquences sur le toit sont très bien filmées, et Jamie Bell est décidemment un jeune acteur étonnant.