Le 15 novembre 2018
Vingt-trois ans après Braveheart de Mel Gibson, Netflix propose une nouvelle plongée dans l’histoire tumultueuse de l’Ecosse indépendante. Porté par Chris Pine et réalisé par David Mackenzie (Comancheria), le direct-to-streaming est une réussite, malgré une durée un peu courte.
- Réalisateur : David Mackenzie
- Acteurs : Tony Curran, Chris Pine, Aaron Taylor-Johnson, Billy Howle, Florence Pugh
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Netflix
- Durée : 2h01mn
- Date télé : 9 novembre 2018 00:00
- Chaîne : NETFLIX
- Titre original : Outlow King
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– Diffusion sur Netflix à partir du 02/11/2018
Résumé : L’histoire vraie et inédite de Robert Bruce, noble vaincu de l’Écosse médiévale devenu roi contre son gré puis héros hors-la-loi en l’espace d’une année. Contraint à se battre pour sauver sa famille, son peuple et son pays de l’envahisseur anglais, Robert Bruce s’empare de la couronne écossaise et rassemble une troupe de soldats hétéroclites. Avec eux, il devra affronter la colère de l’armée la plus puissante au monde, menée par le féroce roi Édouard 1er et son imprévisible fils, le prince de Galles.
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Notre avis : Nous sommes en 1304, William Wallace est arrêté dans sa quête pour libérer le royaume d’Ecosse et sa noblesse, réunie par Edward I d’Angleterre, doit se soumettre. Parmi ces nobles se trouve Robert the Bruce, qui reprendra le flambeau de la lutte pour l’indépendance.
Ainsi commence ce long-métrage, qui s’ouvre sur un long plan séquence de huit minutes tout en sobriété et parfaitement maîtrisé, et met en évidence le tiraillement de celui qui mènera la révolte entre rébellion et soumission. Car il n’est pas question ici de grand récit épique comme dans Braveheart, chef d’oeuvre multi-oscarisé de Mel Gibson, avec lequel Outlaw King partage les thématiques historiques. Tout est ici à hauteur d’homme, ce qui fait la force du film au détriment de l’action.
Le réalisateur écossais David MacKenzie met en scène les doutes qui habitent les personnages, notamment ceux de Robert the bruce, personnage central au récit : ce dernier, dans un premier temps, abandonne les armes, accepte la domination. Mais sous cette reddition se cache une violence qui, on le sait, on le sent, finira par éclater. Par petites touches, dans un premier temps, caractérisées par les actions de l’armée, visant à apeurer le peuple, comme la mise en évidence sur la place publique d’une partie du corps de William Wallace, mort décapité et démembré.
Cette violence éclatera définitivement lorsque Robert the Bruce versera le sang d’un homme dans un lieu sacré ; cela scellera définitivement son passage à la résistance.
- (c) Netflix
Commence alors la chasse à l’homme qui, de batailles en batailles, voit s’affronter les deux camps antagonistes. Les combats sont filmés au plus près des personnages. Ici très peu de plans larges sur les Highlands, même si David Mackenzie nous gratifie ici et là de quelques cadres somptueux des terres d’Ecosse.
Ses choix de mise en scène, ainsi que les décors et les costumes à propos, donnent au film un cachet hyper réaliste, au plus proche de l’action historique, loin du romantisme qui peut parfois habité le genre et parfois d’une violence crue. Le jeu d’acteur est également solide et permet ainsi au film d’embrasser l’incarnation nécessaire pour se laisser prendre au spectacle.
- (c) Netflix
Chris Pine, qui interprète ici le futur roi d’Ecosse est très convaincant en meneur d’hommes ; il livre un jeu froid, tout en retenue, bien différent de l’immature capitaine Kirk de Star Trek. Autour de lui, les personnages secondaires sont à l’avenant. On citera Aaron Taylor-Johnson (Kick-ass), à la présence insolite, et Billy Howle qui campe ici un prince de Galles ombrageux et colérique, avec véhémence.
On regrettera néanmoins que le film ait été amputé de quelques vingt minutes par Netflix, suite à une réception mitigée des spectateurs lors de sa première au festival de Toronto, au profit d’un montage plus dynamique, qui a peut-être empêché un développement psychologique plus fouillé. Les tourments qui habitent les différents protagonistes sont loin d’épouser ceux des âmes errantes d’Hostiles, de Scott Cooper, qui apportait un cachet humain complémentaire aux grands films sur l’Ouest américain.
De par sa diffusion en Direct-to-vidéo, les exigences baissent fortement, et dans ce contexte Outlaw King s’affirme néanmoins comme un long-métrage hautement recommandable de part sa mise en scène et sa photographie soignées. Le projet se situe indéniablement dans le haut du panier des productions du géant de la VOD américaine, malgré quelques failles inhérentes aux produits originaux de Netflix.
- (c) Netflix
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