Le 21 janvier 2024
Pour son premier long métrage, l’actrice Eva Ionesco évite le pathos et le règlement de comptes familial qu’un tel sujet pouvait amener, et nous épargne le ton moralisateur et démonstratif.


- Réalisateur : Eva Ionesco
- Acteurs : Isabelle Huppert, Denis Lavant, Louis-Do de Lencquesaing, Anamaria Vartolomei, Georgetta Leahu, Nicolas Maury, Lou Lesage, Lukas Ionesco, Thérèse Quentin, Pauline Serieys
- Genre : Comédie dramatique
- Distributeur : Dulac Distribution
- Editeur vidéo : Blaq Out
- Durée : 1h45mn
- Date de sortie : 29 juin 2011
- Festival : Festival de Cannes 2011
Résumé : Hannah et Violetta forment un couple hors du commun : mère insaisissable et fillette en quête d’amour maternel, artiste fantasque et modèle malgré elle. Lorsqu’Hannah demande à sa fille si elle veut être son modèle, tout bascule dans la vie de Violetta qui vivait jusque là avec sa tendre grand mère. D’enfant banale elle devient égérie du milieu branché parisien ...
Critique : Récit autobiographique, My Little Princess relate la relation fusionnelle et conflictuelle entre la photographe Irina Ionesco (Isabelle Huppert) et sa fille Eva : Les nus créés par la mère (inconcevables aujourd’hui), prenant pour modèle son propre enfant de douze ans, firent sensation dans plusieurs galeries mondiales et eurent droit à la une de nombreux magazines et recueils, tout en suscitant une controverse éthique et juridique. À l’instar de Copacabana, interprétée par la même actrice, le film parvient à cerner les rapports troubles entre une femme enfant et une fille bien plus mure tâchant de lui faire entendre la voie de la raison tout en exprimant sa souffrance.
- Copyright Sophie Dulac Distribution
Pour son premier long métrage, l’actrice Eva Ionesco évite le pathos et le règlement de comptes familial qu’un tel sujet pouvait amener, et nous épargne le ton moralisateur et démonstratif. Par petites touches, elle dresse un portrait à la fois cocasse et tragique d’une époque en pleine ébullition artistique et sexuelle, tout en magnifiant un drame individuel.
- Copyright Sophie Dulac Distribution
L’essentiel est dans ces plans de caresses maternelles qui révèlent un amour véritable autant que des intentions ambigües, dans ces seconds rôles décalés (Denis Lavant, Georgetta Leahu, Louis-Do de Lencquesaing) semblant sortir d’une fiction onirique plus que d’un documentaire introspectif, dans cette atmosphère de conte féérique et morbide qui imprègne la narration, jusqu’à ce dénouement équivoque et émouvant. Isabelle Huppert est une fois de plus épatante et le duo mère/fille qu’elle forme avec la jeune Anamaria Vartololomei est très attachant.
roger w 8 juillet 2011
My Little Princess - Eva Ionesco - critique
Véritable festival Isabelle Huppert, ce film étonnant nous replonge dans une époque incroyable où les pires dérives étaient justifiées par la toute-puissance de l’expression artistique. Si l’on reste pantois devant l’interprétation de la Huppert et de la gamine, on est moins emballé par la construction du scénario, un rien répétitif. En tout cas, le film est à voir absolument. Tous les amoureux des délires trash de Huppert doivent se précipiter.
Jujulcactus 30 juillet 2011
My Little Princess - Eva Ionesco - critique
La thématique de ce film intrigue et son auteure, qui livre ici un film proche de l’autobiographie, le sait et s’évertue à créer une ambiance fantaisiste et sombre. Un aspect gothique assez poussé pour compléter une envie de provocation déjà ancré dans son récit : puisqu’on parle ici d’une jeune fille qui devient le modèle de sa mère, photographe, mais dont les clichés « artistiques » trempent dans l’érotisme. Le film repose donc sur un couple mère-fille, il faut le dire bien inégal en terme d’interprétation. On peut apprécier ou détester le jeux d’Isabelle Huppert en mère excessive presque indigne, mais il faut reconnaître qu’elle ne laisse pas indifférent... Par contre le jeu de la petite, très amateur, laisse à désirer et n’est jamais loin de la récitation... Beaucoup dans la démonstration, dans l’excès et la couleur à l’image de sa mise en scène, Eva Ionesco veut toujours plus intriguer et déranger mais tout semble préfabriqué et artificiel, les situations arrivent comme sur des plateaux d’argent... Ce qui rend le film assez décousu. On ne rentre jamais dedans mais peut être que ce film n’est tout simplement pas pour nous, la réalisatrice a voulu faire le film de sa vie, tant mieux pour elle, et tant pis pour nous...