Un mariage ou un enterrement
Le 19 avril 2009
Réalisé en 1983, My Brother’s Wedding n’arrive sur les écrans français qu’en 2009, soit 26 ans plus tard.


- Réalisateur : Charles Burnett
- Acteurs : Everett Silas, Jessie Holmes
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Les Films du Paradoxe
- Editeur vidéo : Les Films du Paradoxe
- Durée : 1h20mn
- Date de sortie : 4 mars 2009

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– Année de production : 1983
Son réalisateur Charles Burnett y revendique l’importance de la diversité en société, en s’attachant à l’histoire d’un jeune homme confronté à un choix difficile dans une communauté afro-américaine.
L’argument : Pierce habite dans le quartier de Watts et travaille avec ses parents, propriétaires d’une laverie. Il apprend que le mariage de son frère, avocat, a lieu le même jour que les obsèques de son meilleur ami, tué après sa sortie de prison. Il doit faire un choix.
- © Les Films du Paradoxe
Notre avis : C’est le second long métrage de Charles Burnett, après Killer of Sheep (1977), classé parmi les cent films les plus importants de tous les temps selon la National Society of Film Critics. L’œuvre est au croisement d’un certain cinéma indépendant incarné par John Sayles ou Alan Rudolph et une tendance communautariste qui culminera avec les « Spike Lee’s joints ». Mais nulle trace de militantisme dans ce récit minimaliste d’un choix cornélien, axé autour du thème des solidarités familiales. En respectant les unités de temps, de lieu et d’action, Charles Burnett se réfère moins à la tragédie classique qu’à un certain courant néoréaliste auquel on peut rattacher Le Petit fugitif (sorti dernièrement), par cette volonté de filmer les faux temps morts de l’existence des catégories populaires. En même temps, Burnett refuse tout misérabilisme : les séquences de comédie (l’amour dans le pressing) dénotent un sens surprenant des ruptures de ton ; de même, les rapports hystériques avec la mère ou la belle-sœur ont une étrangeté que n’auraient pas reniée Pialat ou Cassavetes.
Mais la raison principale de la curiosité que suscite My Brother’s Wedding réside dans le fait que c’est l’une des premières histoires axées autour de personnages exclusivement afro-américains. Certes, King Vidor dans Hallelujah ! (1929) ou Otto Preminger dans Carmen Jones (1954) avaient ouvert la voie mais cela demeurait essentiellement un regard hollywoodien, bien qu’en marge. Et les films de la blaxploitation des années 70, si chers à Tarantino, restaient essentiellement cantonnés dans un cinéma de genre de série B. Depuis, nombreux sont les cinéastes qui ont approfondi la démarche, de John Singleton aux frères Hugues, en passant par l’incontournable Spike Lee.
- © Les Films du Paradoxe
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