Le 7 septembre 2016
- Réalisateurs : Terrence Malick - Pablo Larraín
- Festival : Festival de Venise 2016
Un grand maître du cinéma américain et un jeune premier chilien se partageaient l’affiche de la compétition de la huitième journée de la Mostra de Venise 2016. D’un côté Voyage of Time, documentaire cosmique vertigineux repartant à l’origine de l’univers, de l’autre Jackie, biopic sur Jackie Kennedy revenant sur l’après-assassinat de JFK.
Depuis son second retour d’entre les morts en 2011 et la simili-déification qui s’ensuivit, avalisée par sa Palme d’or Tree of Life au 64e Festival de Cannes, Terrence Malick fait l’objet d’un véritable culte de la part des festivals internationaux. Outre la Croisette, le Lido (À la merveille en 2012) et Berlin (Knight of Cups en 2015) n’ont, depuis, cessé de le courtiser. C’est donc sans surprise que l’Américain figure de nouveau en compétition de la 73e Mostra de Venise, même si un nouveau rejeton fait toujours l’effet chez lui d’un évènement. Le réalisateur des Moissons du ciel présente cette fois un documentaire ambitionnant rien de moins que de donner à ressentir les balbutiements de notre univers. Voyage of Time, c’est son nom, marche dans les pas de Stanley Kubrick et de son intemporel 2001, l’Odyssée de l’espace, tout en rappelant le travail de Godfrey Reggio sur la trilogie des Qatsi, à commencer par Koyaanisqatsi.
Terrence Malick, dont le film serait selon ses propres mots l’un des plus importants de sa carrière, affirme avoir muri le projet depuis des décennies - un grain de poussières en comparaison des 14 milliards d’années que Voyage of Time se propose de parcourir. Deux versions IMAX du documentaire ont été réalisées : l’une de 90 minutes narrée par Cate Blanchett, l’autre de 40 minutes épaulée par les commentaires de Brad Pitt. Dans les deux cas, l’idée est de susciter un kaléidoscope d’émotions et d’impressions, de superposer le regard du cinéaste et du spectateur avec les constellations et l’infini. De quoi rappeler le travail de Douglas Trumbull sur l’une des séquences finales de 2001, l’Odyssée de l’espace. Malick ne s’y est d’ailleurs pas trompé, puisqu’il a une nouvelle fois fait appel au créateur, après leur collaboration sur The Tree of Life. À la question de savoir si cette expérience passant au crible notre place dans le futur, sur le papier séduisante, tient toutes ses promesses, difficile pour l’heure d’y répondre. Les premiers retours critiques s’avèrent dans l’ensemble positifs, et ce d’autant plus de la part des publications anglophones.
Évidemment moins métaphysique et expérimental, le biopic Jackie avec Natalie Portman et retraçant l’après-mort de JFK n’est quant à lui pas sans interloquer. Son réalisateur, le Chilien Pablo Larrain, s’était fait fort ces dernières années de glisser un message politique très fort à travers ses films, du fan de La Fièvre du samedi soir dans Tony Manero à No et El Club, en passant par le coup d’État militaire de Pinochet en toile de fond de Santiago 73, post mortem. La logique de de Jackie ne semble pas distincte ici, avec le destin intime et tragique de la première dame se télescopant sur une trame géopolitique éminemment plus ténébreuse. La grâce teintée de timidité de Natalie Portman devrait convenir à merveille au flegme éthéré de Jackie Kennedy. À noter que Pablo Larrain a réalisé peu avant Jackie un autre biopic dont la sortie est prévue début 2017. Il s’agit du film Neruda consacré au poète et homme politique chilien Pablo Neruda. Larrain y retrouve notamment l’acteur Gael Garcia Bernal, quatre ans après son long métrage No.
A venir...
Jeudi 8 septembre, neuvième journée de compétition de la 73e Mostra de Venise, le russe Andreï Kontchalovski et l’italien Guiseppe Piccioni présenteront respectivement Paradis et Questi giorni.
Galerie Photos
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.