Le 3 septembre 2016
- Réalisateurs : François Ozon - Paolo Sorrentino - Marco Ferreri
- Acteur : Jude Law
- Festival : Festival de Venise 2016
D’un côté François Ozon venu présenter en compétition Frantz, drame brulant de désir sur fond de guerre 14-18, de l’autre les premiers pas de Paolo Sorrentino dans le giron des séries télévisées avec The Young Pope. Le charme indolent de Pierre Niney contre les afflictions du pape Jude Law.
Premier Français à passer devant le jury de la 73e Mostra de Venise (avant Stéphane Brizé et son adaptation de Maupassant Une vie), François Ozon a présenté Frantz en Sala Grande. Librement basé sur le film L’Homme que j’ai tué (1932) de Ernst Lubitsch, cette nouvelle incursion du cinéaste dans le drame souffle le chaud comme le froid. La netteté des nuances de gris et les jeux de lumière rendus possible par le numérique et l’usage du N&B, la fantaisie de Paula Beer, sont un délice lorsqu’elles ne sont pas contrebalancées par la fadeur étonnante de Pierre Niney et une tonalité d’ensemble trop sirupeuse. Demeure toutefois cette délectation sans pareille qu’à François Ozon à filmer les femmes, et cette percée salvatrice dans l’écriture qu’est cette échappée dans le Paris d’antan. Trop peu malheureusement pour classer Frantz ailleurs que dans les films mineurs de son réalisateur.
La critique de Frantz est à lire ici.
Après avoir cristallisé à Cannes 2015 un certain état du cinéma d’auteur international avec Youth - trop boursouflé et occupé à s’auto-congratuler -, Paolo Sorrentino a fait son entrée au Palais du Cinéma de Venise. Non pas pour revendiquer son droit au sacro-saint Lion d’or - la Mostra a-t-elle un peu plus de jugeote que le festival de Cannes pour ne pas courber chaque fois l’échine devant le cinéaste italien ? -, mais pour dévoiler les deux premiers épisodes de sa série télévisée The Young Pope. Dire que le système uniforme convoqué par le réalisateur tient une fois de plus aussi bien de la pelouse de terrain de golf que de la moquette d’hôtel n’est pas vraiment une surprise. Tout reste aussi superfétatoire et tape-à-l’œil qu’à l’accoutumée, sinon que Jude Law et Diane Keaton remplacent le méli-mélo de stars (Michael Caine, Harvey Keitel, Sean Penn…) des précédents métrages du réalisateur. Heureusement, les tourments du bellâtre américain dégarni s’avèrent par instant assez séduisants pour éviter le programme pour ascenseur de luxe auquel nous habitue trop souvent Sorrentino.
La critique des deux premiers épisodes de The Young Pope est à lire ici.
À Venezia Classici, la projection du film Break-up, érotisme et ballons rouges a quant à elle fait fort impression. Cette œuvre méconnue signée Marco Ferreri et scénarisée par Rafael Azcona permet de comprendre comment le grand déluré italien a muri en creux tout au long de sa carrière son apothéose eschatologique La Grande Bouffe.
La critique de Break-up, érotisme et ballons rouges est à lire ici.
À venir…
Pour la cinquième journée de compétition de la Mostra de Venise 2016, seront projetés notamment le documentaire italien Spira Mirabilis (compétition) réalisé par Massimo D’Anolfi et Martina Parenti, et le drame argentin El ciudadano ilustre (compétition), de Gaston Duprat et Mariano Cohn. Hors compétition, le nouveau Mel Gibson Hacksaw Ridge et le documentaire David Lynch : The art of life, seront à l’honneur.
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