Le 26 janvier 2019
- Réalisateur : Dušan Makavejev
- Voir le dossier : Nécrologie
L’auteur de Sweet Movie fut l’ambassadeur régulier du cinéma yougoslave dans plusieurs festivals.
Ne disposant pas de la notoriété d’Emir Kusturica et moins adulé qu’Aleksandar Petrović (J’ai même recontré des Tziganes heureux), Dušan Makavejev reste toutefois un réalisateur important de l’ex-Yougoslavie. Né en Serbie, il entreprit des études de psychologie avant d’opter pour une carrière cinématographique. Le succès critique lui fut assuré avec ses trois premiers longs métrages : L’Homme n’est pas un oiseau (1965) mêlait avec audace trois histoires dans une ville industrielle du sud-est de la Serbie, quand Une affaire de cœur : la tragédie d’un employé des PTT (1967) conciliait l’esprit des nouvelles vagues de la décennie avec une critique en filigrane de la société yougoslave ; quant à son documentaire Innocence sans protection, il obtint l’Ours d’argent au Festival de Berlin 1968. Après l’interdiction de Wilhelm Reich : Les Mystères de l’organisme (1971), Dušan Makavejev devint persona non grata dans son pays et choisit l’exil.
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Il réalisa alors des films plus sulfureux qui surfaient sur l’esprit de libération des mœurs de la décennie des années 70 : Sweet Movie (1974), son œuvre la plus célèbre, tournée au Canada et interprétée par Carole Laure et Pierre Clémenti, s’avérait d’un érotisme trash et inclassable, et fait encore l’objet d’un culte chez certains cinéphiles ; Les Fantasmes de Madame Jordan (1981), coproduction franco-suédoise avec Susan Anspach et Erland Josephson fut son plus gros succès public. Le film fut présenté en compétition officielle du Festival de Cannes, tout comme Coca Cola Kid (1985) (avec Eric Roberts et Greta Scacchi), réalisé en Australie, qui analysait sur le ton de la comédie les effets de l’influence de la culture américaine. Ses autres films rencontrèrent moins d’écho, et ni Pour une nuit d’amour (1988), ni Gorilla Bathes at Noon (1993), coproduction germano-yougoslave, n’attirèrent l’attention. Dušan Makavejev fut aussi enseignant en cinéma à Harvard et fit partie des jurys de la Berlinale 1970 et de la Mostra de Venise 2004. Il vient de disparaître à l’âge de 86 ans.
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