Le 19 mai 2023
- Acteur : Helmut Berger
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L’icône des films de Luchino Visconti a tiré sa révérence. Il avait également tourné avec De Sica, Coppola et Bonello.
News : Acteur autrichien, Helmut Berger est né Helmut Steinberger. Luchino Visconti le repère et lui confie un petit rôle de groom dans Les sorcières (1967). À l’instar de Jean Cocteau et Jean Marais, les deux hommes deviennent très proches et Berger devient la muse du cinéaste pour trois de ses derniers films. Si le réalisateur ne parvient pas à lui donner un statut de star (mais était-ce son objectif ?), il en fait une icône érotique en lui confiant des rôles de premier plan dans trois chefs-d’œuvre intemporels. Pour Les damnés (1969), où il incarne Martin von Essenbeck, Berger joue un inoubliable numéro de travesti, imitant Marlene Dietrich, et symbolise la transgression majeure, par la relation incestueuse avec sa mère (Ingrid Thulin). L’acteur tient ensuite le rôle-titre de Ludwig ou Le crépuscule des dieux (1972). Son jeu tourmenté est en conformité avec la vision de Louis II de Bavière proposée par le cinéaste, alors au sommet de son art. Enfin, le comédien devient un obscur objet du désir dans Violence et passion (1974), avec le rôle du gigolo de Silvana Mangano.
- Helmut Berger
- Crédit visuel : Angelo Deligio (Mondadori Publisher), Public domain, via Wikimedia Commons.
En cette première moitié des années 1970, Helmut Berger collabore également avec d’autres réalisateurs, comme Massimo Dallamano (Le dépravé, 1970), Vittorio De Sica (Le jardin des Finzi Contini, 1970) et Sergio Gobbi, qui lui fait tourner des scènes sulfureuses avec Virna Lisi dans Un beau monstre (1971), avant de le diriger dans le thriller Les voraces (1973). La mort de Visconti en 1976 laisse Helmut Berger artistiquement orphelin, mais il tient encore le haut de l’affiche dans les drames de guerre Salon Kitty ou Les nuits chaudes de Berlin (1976) de Tinto Brass et La grande bataille (1978) d’Umberto Lenzi. Les années 80 marquent le déclin de l’acteur qui cachetonne dans Femmes (1983) de Tana Kaleya ou Les prédateurs de la nuit (1988) de Jesús Franco. Plus tard, des réalisateurs cinéphiles lui confient des seconds rôles, tels Francis Ford Coppola (Le parrain 3, 1990) et Mika Kaurismäki (Honey Baby, 2003). L’acteur n’est plus que l’ombre de lui-même à la décennie suivante lorsque Bertrand Bonello lui demande d’interpréter Yves Saint Laurent âgé dans Saint Laurent (2014). Son dernier rôle est dans l’ambitieux Liberté (2019) d’Albert Serra. Helmut Berger est décédé le 18 mai 2023 à l’âge de 78 ans.
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