Le 30 juillet 2021
- Réalisateur : Jean-François Stévenin
- Acteur : Jean-François Stévenin
- Voir le dossier : Nécrologie
Acteur éclectique et metteur en scène de trois films acclamés par la critique, Stévenin avait tourné avec les grandes réalisatrices et les grands réalisateurs de ces cinquante dernières années. Il est mort à l’âge de 77 ans.
News : Le comédien et réalisateur français Jean-François Stévenin est mort le 27 juillet 2021, à l’âge de 77 ans. Son parcours éclectique a été celui d’un artiste libre, qui aura globalement privilégié ce qu’on appelle "le cinéma d’auteur" (celui de Truffaut, Faraldo, Godard, Breillat, avec qui il tourna), sans négliger des incursions dans des longs métrages plus populaires (Je hais les acteurs de Gérard Krawczyk, en 1986, Les Bidochon de Serge Korber, en 1996, Le Bossu de Philippe de Broca, en 1997, Le Pacte des loups de Christophe Gans, en 2001). La trajectoire de ce diplômé d’HEC est à bien des égards intéressante, puisque Stévenin étudie d’abord le septième art (il est l’auteur d’une thèse sur l’économie du cinéma), avant de le pratiquer, non pas en tant que comédien, mais en effectuant des tâches liées à la création, qui lui donneront une grande connaissance du métier, surtout lorsqu’il travaillera comme assistant réalisateur d’Alain Cavalier (qui lui fit tourner son premier film, La Chamade, en 1968), Jacques Rivette et François Truffaut.
Quelques années après ses débuts sur le grand écran, l’artiste passera derrière la caméra. De cette expérience, reste un triptyque de longs métrages culte et inclassables (Passe- montagne aux accents autobiographiques, en 1978 ; Double messieurs, sous l’influence de Cassavetes, en 1986 ; et le très acclamé Mischka (2002).
Révélé par L’Argent de poche (1976), dans lequel il incarne un instituteur humaniste et chaleureux, l’acteur aura multiplié les expériences cinématographiques, jouant parfois, à travers des films méconnus (Deux Lions au soleil, 1980), dérangeants (le sulfureux Lune froide de Patrick Bouchitey, en 1991), des individus en marge de la société. Dès lors, on ne s’étonne pas que ce goût de la frontière l’ait conduit à travailler avec un franc-tireur comme Jean-Pierre Mocky : on se rappelle son interprétation originale, presque dissonante, du commissaire Vasseur dans le polar au parfum de giallo, Noir comme le souvenir (1995). Mais à d’autres moments, dans des œuvres plus en vue, Stevenin aura aussi marqué de son empreinte des êtres fragilisés, comme le personnage alcoolique de Luigi, complice du héros Milan dans L’Homme du train de Patrice Leconte (2002).
Le comédien est décédé le 27 juillet 2021, à l’âge de 77 ans.
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