Le 15 janvier 2018
- Genre : Vidéo-clip
- Chanteur : Dolores O’Riordan
- Voir le dossier : Nécrologie
Le groupe de Limerick aux 40 millions d’albums vendus perd sa chanteuse, dont l’intonation rock et mélodieuse restera associée à quelques-uns des plus beaux tubes des années 90, de Linger à Animal Instinct. Retour sur le phénomène.
No ordinary day
Avec Something Else, les Cranberries faisaient un retour discret. De l’acoustique, des mélodies mythiques et la voix de la leader du groupe. Dolores O’Riordan, figure rock contestée dans les années 90 pour ses prises de positions sur la peine de mort (pro) et avortement (contre).
C’est en 1994-95 que le monde découvre les jeunes Irlandais. Le tube Zombie inonde les hit-parades dans les années 90, avec son armée de guitares saturées, notamment en France où le triomphe est épique avec un classement permanent sur quasiment six mois.
Le groupe, qui a proposé un album indépendant passé inaperçu en Europe continentale, Everybody else is doing it so why can’t we ? dans lequel figurait la chanson Linger (1993), un bijou, était fin prêt à s’emparer des charts mondiaux.
L’album No Need to argue retentit de ses tubes lors d’une année mythique, 1994, où l’on voit confirmer une armada de formations de légendes : Blur, Suede, Oasis, Radiohead... La Britpop passe aussi par l’Irlande, même si très vite le Royaume-Uni rejettera les cathos un peu trop insistants sur leur conviction, réduisant leur plus bel album, Bury the Hatchet, à cinq petites semaines de classement en 1999 alors que No Need to Argue en comptabilisait pas moins de 78 au sein du sacro-saint UK Top 75 !
Aux États-Unis, la force de frappe dure pendant quelques albums, mais la France, un peu à l’image de notre fidélité à l’égard de la formation Texas, et l’Europe, se montreront beaucoup plus amoureux des mélodies somptueuses d’un groupe à la poésie du rythme et à l’élégance vocale imparable. Le succès dure jusqu’au best of Wake up and smell the Coffee où l’on verra notamment les idoles à l’Olympia pour une tournée charnière mémorable.
Le groupe se sépare, longtemps. Puis revient pour quelques concerts (2010), annonciateurs d’un nouvel opus en 2012 Roses, qui souffle le chaud et le froid, dans les mélodies. Le single Tomorrow n’arrive pas à replacer le groupe habitué aux tubes, dans les premières places des charts que Animal Instinct, No need to argue, Promises, Free to decide, Analyse, when You’re Gone, Salvation, Just my imagination ou Hollywood avaient brillamment atteint.
Entre temps, Dolores O’Riordan se livre en solo et publie deux albums. Le premier,
Are You Listening ?, notamment inspiré par sa fille Dakota, qui lui a permis de traverser les années post-gloire des plus sombres, est imprégné de la présence magnifique de Beautiful girl, premier single qui rejoint Linger ou Ode to my family au panthéon de ses plus beaux morceaux. When we were young ou Black Window exploitent la sensibilité douce et rock du cœur ardent de l’artiste, sans concession, qui sera moins inspirée avec No Baggage, en 2009, pour lequel elle retrouve une chevelure blonde, mais loin des moments platine de son paroxysme de hits de No Need to Argue et To the Faithful Departed.
Décédé à 46 ans, ce 15 janvier 2018, en pleine session d’enregistrement selon son agent, la star avait essuyé des problèmes de santé et fatigue en 2017, devant annuler les concerts qui accompagnaient leur retour en studio. Aujourd’hui, aussi controversée soit-elle, O’Riordan est à redécouvrir. Pour son tempérament et l’émotion intacte qu’elle a su insuffler à un répertoire d’une richesse incroyable. On conservera pieusement les autographes en chérissant ses plus grands tubes (Ridiculous thoughts) et les pépites méconnues de ses albums comme Shattered ou Dying in the sun, tous deux extraits de Bury the hatchet.
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