Mort de Bud Spencer : on l’appelait Malabar

Bud Spencer, ancien champion de natation dans les années 50, participant à deux reprises aux Jeux Olympiques, était l’un des apôtres du cinéma bis italien, des films d’action lourdauds, des westerns spaghettis de série, des comédies fanfaronnes entièrement dévouées au divertissement des populations hilares des années 70 et 80… Dans ces sous-genres mythiques, on trouve nombre de succès faramineux, le duo qu’il forme avec Terrence Hill (16 films depuis les années 60, et Dieu pardonne moi... pas ! se classant dans à un peu près tous les TOP 20 annuels, en France, entre 1971 et 1983.

Parmi ses plus gros succès, citons, Deux supers flics (3 .433.000, 1977), On continue à l’appeler Trinita (3.038.000, 1972), On l’appelle Trinita (2.624.000), Cul et Chemise (2.252.000), ou encore Attention, on va s’fâcher (2.194.000, 1974)… Au final, c’est dans plus de 13 films millionnaires que la bombe italienne s’est affichée, comme Pair et impair (1.964.000), Salut l’ami, adieu le trésor (1.894.000), Quand faut y aller, faut y aller (1.702.000)...

En solo, on l’a vu dans Banana Joe, Escro macho et gigolo, ou encore une production Cannon, Aladin. Cet échec l’écarte des salles françaises en 1987, pendant près de 10 ans, puisqu’il ne revint qu’avec Petit papa baston, en 1994, une comédie plus intimiste qui dérouillait à moins de 100.000 entrées. C’était la mort d’un certain cinéma populaire européen, à visée internationale, où les acteurs osaient les patronymes américains pour mieux parler au-delà de leurs frontières trop étriquées, pour leur gabarit commercial.
Décédé lundi 27 juin, à l’âge de 86 ans, Carlo Pedersoli (son vrai nom), avait tourné un ultime film en 2004, dans un domaine plus artistique, chez le cinéaste palmé Ermanno Olmi. En chantant derrières les paravents était un choix magnifique pour clôturer une longue, belle et fructueuse carrière placée sous le signe du divertissement total, celui de la générosité à l’italienne.