Le 15 juin 2017


- Scénariste : Didier Quella-Guyot>
- Dessinateur : Arnaud Floc’h
- Coloriste : Sébastien Bouet
- Genre : Drame
- Editeur : Grand Angle
- Famille : BD Franco-belge
- Date de sortie : 10 mai 2017
- Durée : 1
Monument Amour se déroule en 1918, sur le front, et nous fait découvrir un personnage étrange, fermé, un sculpteur qui ne semble éprouver de sympathie uniquement pour un chien errant rencontré au fond d’une tranchée, sous les bombardements allemands.
Résumé : {Monument Amour} se déroule en 1918, sur le front, et nous fait découvrir un personnage étrange, fermé, un sculpteur qui ne semble éprouver de sympathie uniquement pour un chien errant rencontré au fond d’une tranchée, sous les bombardements allemands.
Ce premier tome suit de très près Camille Le Moall, sculpteur blessé dans les tranchées françaises. L’homme semble marqué et refuse d’ouvrir son cœur à d’autres qu’à son chien.
Pourtant, Camille va devoir faire des choix s’il ne veut pas retourner au front et s’il tient à saisir les portes qui s’ouvrent devant lui, il va devoir accepter de sortir de son mutisme entêté. Car Camille dispose d’un talent rare, il sculpte. Un sculpteur énergique, impliqué, hanté, pourrait-on dire.
Ce premier tome pose le personnage et façonne sa relation avec ce chien errant qui l’a choisi pour maître. Et au travers de cette amitié, Didier Quella-Guyot nous fait découvrir l’univers des chiens de guerre. Ces canidés dressés pour aider les troupes au front comme passeur, messager, sentinelle, sauveteur...
L’homme et le chien vont donc s’épauler l’un l’autre. Mais Camille porte un lourd fardeau au fond de lui et s’il ne veut pas renouer avec les tranchées, il n’a pas spécialement envie d’être démobilisé et renvoyé à l’arrière. Cette curieuse ambigüité fait tout le sel du personnage, dont le caractère fermé peut, à certains moments, l’isoler de nous.
Arnaud Floc’h appuie le trait et les gens autant que les décors sont lourds, rugueux, à l’image du personnage de Camille, à l’image aussi de cette guerre qui laisse ses marques partout, sur les hommes, les animaux et les bâtiments. Un trait fort qui fige parfois les personnages, tout comme cette guerre qui s’embourbe et qui ne finit pas de finir, tout comme Camille qui ne lâche rien, pas même ses fantômes. Seul Bounty, ce chien venu de nulle part, apporte un souffle de vie libérateur et un élan d’énergie, dans cet entêtement irraisonné, affectif, à protéger le maître, l’ami qu’il s’est choisi au cœur d’un conflit qui le dépasse.
Il faut maintenant attendre la conclusion de l’histoire dans la fin de ce diptyque. Si certaines pistes sont posées, les zones d’ombre persistent et nous espérons que la chute se révèle à la hauteur des mystères de ce premier tome.
48 pages – 13,90€