Femmes, je vous aime
Le 27 mai 2021
Femmes, je vous aime ou l’hommage couillu et non conventionnel que rend Nicolas Bedos au couple en général et aux femmes en particulier.
- Réalisateur : Nicolas Bedos
- Acteurs : Pierre Arditi, Denis Podalydès, Zabou Breitman, Jean-Pierre Lorit, Julien Boisselier, Nicolas Briançon, Nicolas Bedos, Christiane Millet, Antoine Gouy, Doria Tillier
- Genre : Comédie dramatique, Romance
- Nationalité : Français
- Distributeur : Le Pacte
- Durée : 2h00mn
- Date télé : 20 novembre 2023 22:05
- Chaîne : OCS Pulp
- Date de sortie : 8 mars 2017
- Festival : Luxembourg City Film Festival
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Résumé : Comment Sarah et Victor ont-ils fait pour se supporter pendant plus de 45 ans ? Qui était vraiment cette femme énigmatique vivant dans l’ombre de son mari ? Amour et ambition, trahisons et secrets nourrissent cette odyssée d’un couple hors du commun, traversant avec nous petite et grande histoire du dernier siècle.
Critique : Nicolas Bedos, on le connaissait déjà chroniqueur, dramaturge, humoriste. Pour donner naissance à cette comédie caustique et émouvante, ce « fils de » à la fougue héréditaire se transforme en réalisateur, scénariste, dialoguiste, acteur et même compositeur de musique aux côtés de Philippe Kelly. Emporté par son élan, il accorde le premier rôle féminin à sa compagne Doria Tillier, ex-Miss météo du Grand Journal de Canal, avec qui il a coécrit le scénario.
Lui est Victor Adelman, écrivain. En 1971, il rencontre Sarah, une jeune fille libre et indépendante, à qui il n’accorde pas d’importance particulière. En revanche, Sarah flashe sur lui et s’obstine à le regarder tel qu’elle voudrait qu’il soit. Celle qui ne devait être que la passade d’une soirée deviendra la femme de sa vie. Durant quarante-cinq ans, comme tous les couples, ils connaîtront des hauts et des bas, des joies et des peines. Il lui fera tout subir : ses infidélités, son manque d’inspiration, sa perversité et même parfois son mépris. Elle va devenir sa muse, son inspiration. Comme toutes les femmes de l’ombre, elle agira en toute discrétion et entretiendra des rapports bien particuliers avec la notoriété de son conjoint. Finalement, contrairement aux apparences, c’est bien à elle que reviendra l’honneur d’avoir été la tête pensante de ce couple créatif.
- Copyright les Films du Kiosque - Christophe Brachet
Mais nous n’en sommes pas encore là. Pour l’instant, tout commence par la fin. On vient d’enterrer le célèbre Victor Adelman, mort dans des circonstances troubles. Un jeune biographe se propose de raconter sa vie. Pour ce faire, il rencontre sa femme qui lui livre ce que fut ce presque demi-siècle de vie commune avec un personnage hors du commun.
- Copyright les Films du Kiosque - Christophe Brachet
Le récit d’une union fantasque mais solide (quarante cinq ans, ce n’est pas rien) pourrait faire craindre l’enlisement dans une ambiance sirupeuse. La verve, l’outrance et l’humour de Nicolas Bedos nous préservent largement d’une telle probabilité. Car au delà de la description de la longévité d’une vie à deux, c’est à l’énumération des éléments qui forgent l’intensité de la vie qu’il s’attache. Pêle-mêle, défilent le regret du temps qui passe, la peur de l’embourgeoisement, la lassitude de l’autre, les enfants et surtout l’héritage culturel et familial grâce auquel le spectateur pourra se repaître d’un Pierre Arditi inégalable en patriarche réac, raciste et snob, en opposition à la famille juive chaleureuse et bohème de Sarah.
- Copyright les Films du Kiosque - Christophe Brachet
Et bientôt, la bien-pensance est mise à mal dès lors que Victor Adelman, écrivain de renom, clame haut et fort son désamour pour ce fils peu éveillé non conforme à ses espérances ou qu’un peu plus tard, l’impeccable Podalydès, reconverti en psy débonnaire puis insolent, se venge sur son lit de mort de tout ce que ses patients lui ont fait supporter. Sur un ton jamais grinçant mais toujours inspiré et souvent impertinent, les situations se suivent, se télescopent mais ne se ressemblent jamais. Sur un rythme sans répit, ça parle de sexe, de passion, d’amours subversives, de rancœur et d’angoisses. Le temps de quelques scènes, la provocation se fait mutine pour redémarrer de plus belle. Les unes après les autres, les images, habillées de dialogues gouleyants, nous réservent leur lot de surprises dont les comédiens, s’emparent avec un plaisir évident que l’on s’empresse de partager.
Si Nicolas Bedos ne manque pas de s’autoparodier bien malgré lui, Doria Tellier, dont c’est la première prestation cinématographique, est épatante de naturel et de sincérité. Une mise en scène précise ressuscite avec facétie le décor de décennies oubliées et nous amuse à suivre l’évolution de notre société.
Un mélange d’amour et d’humour, additionné d’une bonne dose d’intelligence et d’une pincée d’émotion, telle est la recette de ce film qui vous propose de vous régaler d’une belle tranche de vie. Ne vous en privez pas !
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