Monique

En pleine crise existentielle, Alex (Albert Dupontel) délaisse ostensiblement sa femme et son travail. C’est muré dans son silence et dans l’euphorie de ses cuites qu’il retrouve un minimum de confort. Jusqu’au jour où, fin saoul, il commande sur Internet Monique, une poupée moulée dans du silicone, objet de fantasme plus vrai que nature. Cette intrusion va chambouler sa vie, celle de son couple ainsi que celle de ses amis...

"J’avais envie de traiter de l’ennui dans le quotidien, de la perte du désir, mais de façon explosive, jubilatoire", explique Valérie Guignabodet. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que, pour son premier film, la réalisatrice n’y va pas avec le dos de la cuillère. Comédie moderne pleine de culot, Monique s’intéresse plus en réalité - à travers l’arrivée de cet accessoire sexuel - aux rapports sociologique entre les hommes et les femmes qu’aux détails scabreux d’une relation contre-nature.

C’est principalement en ce sens que réside tout l’attrait de Monique. Joliment mise en scène, cette bombe sexuelle figée ne va devenir qu’un prétexte pour mieux s’effacer au fil du film. Dès lors ses victimes pourront exprimer leurs sentiments : Alex tout d’abord qui revit les premières joies d’une aventure torride ; Claire son épouse évincée, dépassée par la tournure des événements ; leur entourage également tombé sous le charme de cette incarnation de la docilité. Valérie Guignabodet frappe juste, cerne nos névroses et décrypte les éternelles différences qui alimentent la dualité homme-femme. Tout le monde en prend pour son grade, du macho en quête de jeune chair à la bourgeoise devenue une ardente activiste des galipettes.

Reste le problème de la crédibilité du postulat. Un homme peut-il sérieusement tomber amoureux d’un être de silicone ? Techniquement, Monique détient tous les arguments pour convaincre les spectateurs. La réalisation de Valérie Guignabodet y joue d’ailleurs pour beaucoup : lumière soignée, cadre réfléchi en fonction de l’action, ambiance chaleureuse adéquate. Toutefois, cette mise en abîme du couple en laissera dubitatif plus d’un, de par son caractère trop extraordinaire. Monique fait indiscutablement partie de ces films "à prendre ou à laisser" selon l’envie du spectateur d’adhérer au propos.

Les suppléments convaincront peut-être les plus réfractaires. La réalisatrice et ses actrices reviennent durant une petite demi-heure sur cette expérience atypique. On regrettera seulement de ne pas avoir l’avis du principal concerné, à savoir Albert Dupontel, toujours juste dans les rôles décalés.

Le DVD

– Edition 1 DVD
– Format image 1.85 16/9 anamorphique compatible 4/3
– Chapitré
– Couleur
– Audio Stéréo Dolby Digital 5.1 français
– Tous publics