Le 26 mars 2019
- Scénariste : Stéphane Louis>
- Dessinateur : Stéphane Louis
- Coloriste : Véra Daviet
- Genre : Drame
- Editeur : Grand Angle
- Famille : BD Franco-belge
- Date de sortie : 9 janvier 2019
Mon père ce poivrot Nous plonge dans la vie de Lulu, qui a lui-même plongé dans l’alcool il y a longtemps de cela. Le dur constat de la chute d’un homme jusqu’à ce qu’une étincelle le fasse se reprendre pour mener un dernier combat !
Résumé : Stéphane Louis propose un récit touchant sur un protagoniste librement inspiré de son propre père. Ce qui lui permet de poser sur Lulu, victime de l’alcoolisme, cette terrible addiction, un regard sans jugement, plein de tendresse et de compassion.
Stéphane Louis a construit son récit en jouant sur différents allers-retours entre passé et présent. « Passés » devrait-on écrire, car si l’on suit Lulu de nos jours, vieil homme qui semble avoir perdu le combat contre la bouteille, on le retrouve à différents âges de sa vie, différents passés de son présent.
L’auteur fait le choix de ne pas chercher coûte que coûte à expliquer l’origine du mal qui a frappé Lulu. A un moment, Lulu boit et les choses empirent. Mais derrière le constat des ravages de l’alcoolisme, le protagoniste de cette BD devient vite le héros de l’histoire, un héros qui va se battre contre le mal, son mal, pour faire le bien d’autrui. Car Lulu a une vie à sauver !
Hallucination et élucubration d’un alcoolique sur la fin de sa route ? Dernière flamboyance d’un Don Quichotte des temps modernes ? Ou véritable dernière ligne droite d’un homme qui comprend qu’il peut changer les choses ? Nous découvrirons la réponse dans les pages de cette histoire.
Lulu, avec sa quête insensée, est sans doute l’archétype du loser magnifique. Réussira-t-il son périple ? En tout cas, au bout de quelques pages, on est de tout cœur avec lui, à vouloir le relever chaque fois qu’il trébuche, à vouloir jeter toutes ses bouteilles hors de portée, à remercier les bons samaritains qui lui donnent l’opportunité de reprendre sa route.
Et discrètement, au travers de ce récit, ce sont aussi quelques phénomènes de société qui sont pointés : publicités pour l’alcool, rapport du tenancier de bar avec ses clients clairement alcooliques... Des faits qui font réfléchir un peu sur cette maladie.
Les êtres humains de ce récit sont touchants à différents degrés, car ils ne sont ni blanc ni noir. Ils réagissent aux événements qui leur tombent dessus et gèrent au mieux. On se rend compte que Lulu est loin d’être simplement une pauvre victime ou un coupable tout trouvé, mais voilà, la vie c’est la vie et il faut faire avec celle qu’on a.
Graphiquement, Stéphane Louis nous offre un dessin semi-réaliste, aux traits marqués et simples, ronds et doux. Un dessin dynamique où les visages et les expressions touchent juste.
Véra Daviet arrive pour colorer tout cela d’une palette de couleurs douces, à l’inverse de la situation de Lulu qui n’a rien de chaleureuse. La rencontre entre le trait de Stéphane Louis et les couleurs de Véra Daviet donne ce graphisme entraînant qui à aucun moment ne vous sort de l’histoire. On colle aux basques de Lulu jusqu’à la fin du récit.
Mon père ce poivrot devrait vous toucher au fond du cœur. Une histoire simple, mais riches en émotions. Un personnage à la dérive qui nous embarque avec lui. Une belle BD à ne pas rater...
70 pages – 16,90€
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