Le 6 octobre 2021
La vision impassible du difficile équilibrage entre les missions de soldats appelés vers de dangereuses contrées et les attentes de leurs familles.
- Réalisateur : Rachel Lang
- Acteurs : Grégoire Colin, Louis Garrel, Naidra Ayadi, Camille Cottin, Ina Marija Bartaité, Jean Michelangeli , Aleksandr Kuznetsov
- Genre : Drame
- Nationalité : Français
- Distributeur : Bac Films
- Durée : 1h47mn
- Date télé : 25 janvier 2024 22:35
- Chaîne : OCS Pulp
- Date de sortie : 6 octobre 2021
- Festival : Festival de Cannes 2021
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Résumé : Ils viennent de partout, ils ont désormais une chose en commun : la Légion Étrangère, leur nouvelle famille. Mon Légionnaire raconte leurs histoires : celle de ces femmes qui luttent pour garder leur amour bien vivant, celle de ces hommes qui se battent pour la France, celle de ces couples qui se construisent en territoire hostile.
Critique : Après le sensible et léger Baden Baden autour des tribulations d’une jeune femme qui se cherche, Rachel Lang, pour ce deuxième long-métrage, change de camp. D’emblée, elle pose ses jalons. Par ses premières images de Maxime (Louis Garrel) sanglé dans son uniforme et fier d’intégrer son nouveau régiment, Lang affirme son dessein de ne pas se fourvoyer dans un quelconque discours politique autour de l’armée. Elle préfère s’intéresser au sort de ceux qui, par sens du devoir, ont choisi de servir leur pays et tester au masculin/féminin la capacité de résistance des couples face à l’absence forcée.
- Copyright ML/Cheval - deux trois/Wrong Men
Elle-même lieutenant de réserve, elle nous plonge sans contrefaçon dans ce monde secret de l’armée, plus précisément celui de la Légion étrangère, un corps considéré par certains comme l’élite, dont les femmes sont exclues et où se concentrent les soldats les plus aguerris venus du monde entier (Cent cinquante-deux nationalités la composent). En un temps record, ils doivent s’intégrer, apprendre les règles, les codes, les rudiments de la langue, un comportement commun qui doit faire d’eux des frères d’armes. Quant à leurs compagnes ou épouses (traitées différemment selon leur statut) déracinées, isolées, séparées de leur moitié partie au combat, elles ont, elles aussi, l’impératif devoir de s’adapter et de se conformer aux diverses occupations (cours de bricolage, d’œnologie et autres) qui leur sont réservées. Les bases du plan d’attaque de Lang sont posées : d’un côté, les légionnaires, de l’autre leurs femmes. Un combat binaire s’engage dans lequel chacun va devoir apprendre à surmonter ses peurs, son ennui, l’éventualité de la mort ou de la blessure et la séparation ?
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La réalisatrice s’empare de l’histoire de deux couples totalement différents (l’un de nationalité française, marié depuis plusieurs années et avec enfant, l’autre ukrainien et en instance de mariage) et scrute avec un réalisme efficace, malgré une mise en scène sans panache, leur résistance à l’adversité en s’appuyant sur une alternance de scènes où s’opposent les combats quotidiens des hommes et les activités certes moins meurtrières mais tout aussi stressantes des femmes. Si son parti pris d’authenticité à tous crins nous rassasie d’images choc, la froideur avec laquelle elles sont restituées empêche toute possibilité de partager les motivations des uns et le désarroi des autres et anéantit, de fait, toute forme d’émotion.
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Son intention initiale de présenter l’amour comme remède miracle au sacrifice consenti tourne court. Louis Garrel surprend agréablement dans ce rôle de guerrier où l’on ne l’attendait pas. Camille Cottin joue de son habituelle facétie pour incarner cette épouse ouverte aux autres et volontiers rebelle. Pourtant, par manque de consistance, leur couple ne suscite pas une empathie immédiate. Un frémissement est perceptible du côté d’Ina Marija Bartaité, dont on salue la mémoire puisque la jeune comédienne lituanienne est décédée dans un accident de voiture en avril dernier. Son doux accent et sa pâleur éthérée bousculée par la virilité assumée de son compagnon (Alexandr Kuznetsov) éclaire ce récit abrupt. Mon légionnaire promettait un point de vue psychologique et social sur la vie des familles de militaires et ressemble finalement à un documentaire, nourri de scènes dotées d’une précision martiale, plus enclines à satisfaire les âmes guerrières que les esprits fleur bleue.
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