Bio morcelée
Le 5 octobre 2008
Une belle biographie de Peter Sellers transcendée par l’interprétation de Geoffrey Rush.


- Réalisateur : Stephen Hopkins
- Acteurs : Emily Watson, Charlize Theron, Geoffrey Rush, John Lithgow, Alison Steadman
- Genre : Comédie dramatique, Biopic
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Océan Films
- Festival : Festival de Cannes 2004

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– Durée : 2h08mn
– Titre original : The life and death of Peter Sellers
Une belle biographie de Peter Sellers transcendée par l’interprétation de Geoffrey Rush.
L’argument : Ce film retrace l’incroyable parcours du plus délirant des comédiens britanniques qui, après avoir été l’un des animateurs radio vedettes de la BBC, s’est imposé comme l’un des plus talentueux comiques jamais connus. Subissant la pression d’une mère plus que possessive, Peter Sellers s’est constamment battu pour trouver sa place, face aux femmes, au public... et à lui-même. Ni ses triomphes, ni ses différents mariages ne lui auront apporté la sérénité.
Notre avis : Avec des moyens honnêtes, Stephen Hopkins s’est mis en tête de raconter la vie de Peter Sellers. Maîtrisant parfaitement ce sujet qui le fascine, le réalisateur signe présentement un film dense et souvent passionnant qui, en dépit de son académisme plombant (tant décrié à Cannes), fustige l’exposé didactique. Dans un souci d’exhaustivité (vingt-cinq ans en deux heures), Hopkins relate le parcours de la star à travers un puzzle identitaire qui tend à différencier le Peter Sellers de l’intimité et le Peter Sellers médiatique.
Un peu à la manière du Man on the Moon de Milos Forman, Hopkins plonge dans les zones d’ombre d’un acteur magicien, touchant comme un enfant autiste et atrabilaire qui vit dans sa bulle, et insiste sur les disparités entre l’apparence qu’il tente de véhiculer et la personne qu’il est vraiment. En filigrane, il donne à voir le portrait d’un homme égotiste et fou qui a passé sa vie à douter, à se mettre en danger et surtout à répandre une méchanceté ambiguë palpable lors des rapports avec ses conquêtes (incarnées par Emily Watson et Charlize Theron) ou plus explicitement dans cette amitié sadomaso qu’il a longtemps entretenue avec Blake Edwards (John Lithgow). Et pour incarner cet acteur caméléon et assurer ce numéro de transformisme schizo, il ne fallait pas un acteur mais Geoffrey Rush avec qui la ressemblance est frappante et qui de surcroît se fond avec brio sous les traits de cet artiste aussi polymorphe que doué, susceptible que manipulateur, sarcastique que fragile.